Un piteux 0-0 contre Salzbourg a suffi à l'Olympique de Marseille pour assurer sa qualification en 16e de finale d'Europa League, jeudi, mais il faudra jouer beaucoup mieux au football pour durer dans cette compétition comme en Ligue 1. Pas de quoi pavoiser. L'OM passe discrètement la barrière, profitant du nul entre Vitoria Guimaraes et Konyaspor (1-1) pour éviter de se faire peur. Une victoire des Turcs, qui ont longtemps mené, conjugué à un but autrichien au Vélodrome, aurait éliminé les Phocéens, mais Salzbourg, assuré de la première place avant ce match, n'a pas forcé. Les attaquants de pointe ne marquent toujours pas, et la production de Clinton Njie, maladroit et nonchalant, n'incite pas à l'optimisme de ce côté-là. Valère Germain, entré à la place du Camerounais pour le dernier quart d'heure, ne s'est pas débloqué non plus. Sans son animateur numéro un Florian Thauvin, laissé au repos, l'OM a patiné et n'a pas cadré de frappe avant la mi-temps. Personne n'a vraiment été à la hauteur de l'enjeu côté olympien, jeudi, sauf un Adil Rami solide en défense et Bouna Sarr, parti deux ou trois fois en slalom mais sans aboutir. L'autre latéral, Hiroki Sakai, aligné à gauche pour suppléer Jordan Amavi, suspendu, a sobrement rempli ses tâches défensives mais n'a pas attaqué. Avec Dimitri Payet sur le banc, les créateurs sont restés aphones. Morgan Sanson est passé à côté de son match, comme Maxime Lopez, mais au moins l'ex-prodige a offert la meilleure occasion du match, une belle frappe enveloppée déviée par Alexander Walke (48'). Ocampos a tout raté Quant à Lucas Ocampos, il a tout raté, loin du joueur saignant de l'automne. Un festival d'imprécisions a gâché le spectacle, des frappes trop enlevées de Frank Anguissa (6') et Morgan Sanson (13') à la contre-attaque sabotée par Clinton Njie (40'). Pour Salzbourg, Frederik Gulbrandsen a trop croisé sa frappe (3'). Le plus joli geste avant la mi-temps fut défensif, signé Adil Rami pour subtiliser le ballon des pieds de Munas Dabbur (19'). Les deux premières frappes cadrées sont parties après la pause, par l'attaquant islandais du Red Bull (46'), puis des pieds de Lopez (48'). Un peu plus alerte, l'OM a encore eu une belle occasion par Bouna Sarr, à l'issue du premier mouvement collectif décent du match, mais Walke était encore là (54'). Les champions d'Autriche, qui avaient finalement aligné leur meilleure équipe, la même qu'à l'aller (1-0 pour le RBS) à l'exception du milieu Hannes Wolf, blessé, n'ont été dangereux que par Valon Berisha, sur un coup franc boxé par Steve Mandanda (66') et une frappe déviée par Sakai (87'). L'équipe de Rudi Garcia a eu plus d'occasions, comme ce ballon de Germain, entré à la 75e minute à la place de Njie, mais la réussite fuit toujours le buteur blond, incapable de marquer depuis le 24 août. A l'image du champion de France 2017, tout cela n'est pas assez, mais pour l'instant suffit pour rester dans la course en L1 (2e ex-æquo avec Lyon et Monaco) et voir le printemps européen. Sans pavaner.