L'attaquant camerounais de la JS Kabylie, Ekedi, auteur simplement de huit buts en cinq années, mériterait bien une attention particulière. Steve Ekedi est le mieux payé de la JSK. Recruté par Hannachi, il touche pas moins de 200 millions de centimes par mois. Tous les sportifs s'interrogent sur les conditions de son recrutement. Huitième recrue après Saâdou, Boukhenchouche, Djabout, Chetti, Si Salem, Haroun et Abdat. Des doutes sur ses performances planaient dès les premiers matches. «Il ne faut pas être un super expert pour deviner que ce joueur n'a rien à voir avec le football. Il n'a jamais fait rêver les fans des Jaune et Vert. Comment a-t-il été recruté ? C'est la question qui met le feu à son dossier», s'exprimait un joueur international qui garde l'anonymat. Un autre «récupère» la parole pour verser dans la même analyse, «on s'est interrogé sur son recrutement, puis on nous disait qu'il allait prendre la place de l'attaquant Hadi Boulaouidet, ce qui était impossible au regard du jeu qu'il proposait sur le terrain». L'autre fait qui étonnera les plus avertis, c'est son acceptation de rester à Paris plusieurs jours, sans avoir perdu patience... Pour arriver enfin en catimini à Tizi-Ouzou. «Son recrutement constitue une véritable surprise puisque la direction n'a à aucun moment évoqué le nom de ce joueur avant qu'il ne rallie Alger puis Tizi-Ouzou dans la discrétion la plus totale», écrivait un confrère en juillet écoulé. On savait que ce joueur camerounais était à une période donnée convoité par l'ex-manager général du doyen, Nacer Bouiche, lequel voulait le récupérer dans sa famille sportive, une invitation lui a d'ailleurs été envoyée, et ce, dans le but de lui faciliter l'acquisition de son visa d'entrée en Algérie. «De peur que le nouveau homme fort du MCA, Kaci-Saïd, ne le relance, mais le président Hannachi l'a fait venir en cachette à Alger», faisait remarquer un confrère au fait du dossier. C'est son manager Abderaouf Zarabi qui l'avait accueilli à l'aéroport Houari-Boumediène, lequel l'a conduit à l'hôtel Ibis avant de l'emmener dans la journée de vendredi à Tizi-Ouzou. Aujourd'hui cet attaquant écarté de l'équipe et interdit d'entraînement avec le groupe serait passé hier, en conseil de discipline. «Il n'y a pas que l'affaire Ekedi à gérer. Le joueur serait passé, hier, en conseil de discipline pour non respect des conditions du règlement intérieur du club lors de sa signature du contrat, et c'est à partir de là qu'on décidera de son cas», a confié hier le coach et responsable technique de la JSK, Azzedine Aït Djoudi au journal Liberté. Il a signalé que l'entraîneur était obligé de composer sans son attaquant étranger à Bologhine face à l'USMA. Son rendement critiqué ne justifierait pas son salaire, d'où la proposition d'un nouveau contrat. Protégés par la FIFA, le joueur ou l'entraîneur ne pourrait accepter de quitter son club avec un chèque dont le montant ne refléterait pas ce qui est attendu. Et comme chaque entraîneur ou joueur, le même son de cloche retentirait «le problème ne vient pas de lui mais de la façon de jouer au club à domicile comme en déplacement, ce qui n'est pas faux, vu les qualités de cet attaquant», se défendait son manager. Mais ces déclarations ne feront pas changer d'avis à la direction du club qui a demandé à revoir à la baisse son salaire, «jugeant que son rendement affiché à présent ne mérite pas 9 000 euros par mois, ce que le joueur Ekedi a catégoriquement refusé. Une résiliation unilatérale du contrat de la part de la JSK lui coûterait une indemnité qui dépasse les 180 000 euros». De son côté, Ekedi se défend : «Je ne comprends pas pourquoi tout cet acharnement contre moi alors que je ne demande qu'à jouer. Ce n'est pas ma faute si je ne reçois pas de ballons pour marquer des buts...Non, je refuse qu'on revoit mon salaire à la baisse, et je ne céderai aucun centime. Si on souhaite me libérer, qu'on me paye jusqu'au dernier centime». Le Camerounais aux 8 buts en cinq années de carrière, veut devenir l'homme le plus fort sur un terrain où il a raté sa démonstration. Les supporters du Djurdjura veulent connaître la vérité, toute la vérité sur son recrutement même si Ekedi serait le plus parfait des joueurs africains et que son séjour avec la JSK ne lui a pas porté chance pour des considérations difficiles à deviner.