Fait extrêmement rare dans les monarchies théocratiques arabes, à ce qu'une purge soit opérée au sein des familles régnantes. Il faut revenir 85 ans en arrière pour trouver l'équivalent d'une exfiltration aussi décisive des prétendants au pouvoir. Le fief des princes a été plus particulièrement visé par Mohamed Ben Salman qui a été chargé par le Roi de mener à bien des réformes économiques, se substituant à la rente pétrolière, lesquelles, ont été accompagnées par des réformes sociétales, par une lutte contre l'extrémisme religieux qui tirait ses fatwa de la ligne puritaine du wahhabisme qui a inspiré la propagation du salafisme à travers le monde musulman. Les innovations pour moderniser le royaume saoudien n'a pas reçu que des félicitations de la part des représentants d'une monarchie ultra-conservatrice. Mohamed Ben Salman par crainte d'un putsch a pris les devants pour éliminer ses adversaires qui disposeraient de milices capables de le renverser. Il y a un peu plus d'un mois, les agences de presse et les médias lourds d'Arabie saoudite faisaient état de l'arrestation de plus de 200 personnes dans le cadre de la lutte anticorruption dans le royaume. Le Prince révolutionnaire qui veut moderniser son pays dans un environnement ultra-conservateur pour diversifier l'économie de son pays, connaissait les dangers qu'il courrait depuis les deux années passées au sommet du pouvoir. Un coup de force à son encontre par la vieille garde de la famille royale lui imposa de trouver des alliés objectifs dans la jeunesse de son pays. Il fallait au prince contrôler tous les corps de sécurité dont l'armée, ainsi que la milice composant la garde nationale que créa le roi Abdellah et dont le commandant n'était autre que son fils aîné Mitaeb, aujourd'hui mit aux arrêts. Les accusations pour corruption justifiant la purge au plus haut niveau du pouvoir ont touché des princes très fortunés, des ministres, et des hommes d'affaires. Les mis en cause sont entendus par le procureur du royaume. Sur un total de 208 personnalités impliquées dans des affaires de corruption, 8 ont été relâchés. Selon un communiqué du procureur général du royaume, l'ampleur potentielle des faits reprochés est très grande, puisque : « Les sommes concernées par ces malversations atteindraient 100 milliards de dollars en quelques dizaines d'années ». Seul le prince Mitaeb a été relâché. Tous les accusés sont retenus dans le Ritz-Carlton comme prison. Le célèbre milliardaire Al-Walid Ben Talal, propriétaire de nombreuses luxueuses propriétés dans le monde, dont le Geoges V et actionnaire au Disney land est toujours détenu. Al-Walid Ben Talal qui a des relations privilégiées avec plusieurs chefs d'Etat avait la clef du coffre pour le remboursement des sommes frauduleusement acquises, fonds que le prince Mohammad Ben Salman de bien récupérer au moyen d'arrangements financiers, selon le New York Times. Souvent pour bâtir une économie saine, il faut impérativement procéder à une expurgation.