Cinq mois après, certains peuvent cesser de se pincer, de se frotter les yeux. Oui Neymar est bel et bien un joueur du Paris Saint-Germain. Et si nous revenions ensemble sur les premiers mois de la star brésilienne sous le maillot francilien ? Les débuts d'une nouvelle ère Ce mois d'août 2017, toute la capitale a plongé dans une attente interminable. A suivre chaque tweet du joueur du FC Barcelone, à harceler les journalistes susceptibles de détenir une information... A voir des signes où il n'y en avait pas, des regards, des attitudes. A attendre de voir si Neymar allait embrasser l'écusson catalan après un match, si son père allait lâcher un geste significatif depuis son yacht, ou si le compte officiel du PSG allait continuer à jouer avec les nerfs de tout un peuple rouge et bleu. Qu'elle été éprouvante, pour les amoureux du PSG, cette longue attente. Mais qu'elle a été jouissive, aussi, cette ultime délivrance, quand la première photo de la signature de Neymar à Paris a fuité. Quand finalement, ce 3 août 2017, le Paris Saint-Germain a officialisé son entrée dans une nouvelle dimension avec l'arrivée imminente de Neymar Jr. Un défilé à poil sur les Champs-Elysées, des centaines de paris intenables, des milliers d'ongles rongés et une fierté pour beaucoup : celle de dépouiller ce bourreau barcelonais de sa tête de gondole et de son futur Ballon d'Or. Cette fierté, elle s'est également faite ressentir devant le Parc des Princes, pour la présentation officielle de la recrue auriverde, devant une foule nombreuse, et ébahie du spectacle. Le tout, avec une Tour Effel en ébullition, elle aussi. D'ailleurs, ce mois d'août a aussi été marqué par la rivalité désormais bien assumée entre les deux clubs, leurs deux présidents, mais aussi leurs deux fédérations, avec en point d'orgue, une plainte auprès de l'UEFA du Barça, et une pression d'un dirigeant espagnol pourtant peu loquace sur les propres agissements de ses poulains en matière de recrutement. Et voilà qu'après avoir nourri tous les débats possibles et imaginables sur les ressorts du Fair Play Financier, attendu patiemment que la Liga daigne allumer son fax et poursuivi Neymar jusqu'à Saint Trop', la Ligue 1 a enfin pu découvrir le talent de son nouveau pensionnaire. Résultat, c'est sur la pelouse du Roudourou que le Brésilien a donné le ton, marquant son premier but et offrant sa première passe décisive pour sa première sous le maillot parisien. Oubliée, l'étiquette des 222 millions d'euros sur les épaules, pas très lourde à porter pour l'une des plus grandes stars du football mondial. Le vif du sujet Finie la saga Neymar et les tacles avec les Blaugranas, c'est sur les terrains de Ligue 1 que la nouvelle coqueluche parisienne a fini par démontrer toute l'étendue de son talent. Un premier match resplendissant contre Guingamp, donc, puis une succession de scènes de haute voltige au grand désespoir des défenseurs de ce championnat français. Un doublé pour son tout premier match au Parc des Princes face à Toulouse, un but pour son tout premier match avec la tunique rouge et bleu en Ligue des champions, et tant d'autres gestes venus d'ailleurs. Des dribbles salvateurs, des corners orphelins, des sombreros oubliés et des passes laser. Bref, Neymar a souvent donné le ton. Toulouse, Celtic, Troyes, Monaco, Rennes... Le Brésilien a martyrisé plus d'un adversaire, sans toutefois se laisser aller à la facilité de dominer outrageusement le football français. Oui, Neymar survole, mais quand il veut. Oscillant entre partition de génie et matches en demi-teinte, le capitaine de la Seleçao rappelle à bon usage que pour lui, c'est où il veut, quand il veut. Pour les tâches défensives, il faudra repasser plus tard, même s'il démontre de plus en plus une envie de contribuer à l'effort collectif (parfois trop, comme contre Caen). En tout cas, ses statistiques parlent pour lui dans l'Hexagone, mais aussi sur la scène européenne, où il a inscrit pas moins de six buts et délivré quatre passes en six petits matches. Avec ses coéquipiers aussi, le Brésilien a vacillé entre une entende parfaite, et des débats stériles (cf. le penaltygate sur lequel il ne s'est d'ailleurs jamais exprimé). Entre démonstration de son détachement médiatique, et ses larmes auprès de son sélectionneur. Entre ses prétendues tensions avec le coach parisien, et un talent qui a finalement fait oublier ce qui n'était pas essentiel. Et puis finalement, sa relation fraternelle avec l'autre petit prodige de la bande, Kylian Mbappé, n'a fait que mettre en exergue son altruisme et son envie de grandir, avec le reste du groupe francilien dans son sillage. «Il a facilité mon intégration, m'a pris sous son aile. Avec moi, il se comporte comme un grand frère. Avoir un joueur comme lui qui vous aide au quotidien, c'est vraiment bien. C'est un grand joueur qui va faire passer un cap au PSG. Nous sommes très heureux de l'avoir avec nous. Il se sent bien ici, et réalisera de grandes choses», a lui-même expliqué l'ancien monegasque au micro de PSG TV. Résultat, l'année de Neymar se finit comme elle a commencé : avec brio. Sur le terrain et dans le vestiaire, tout semble au beau fixe pour celui qui a d'ores et déjà fait entrer le PSG dans une autre dimension, comptabilisant pas moins de 9 points d'avance en championnat et un nombre record de buts inscrits en Ligue des champions. Résultat, 54 des 71 buts inscrits par l'écurie parisienne l'ont été par la nouvelle «MCN», incarnée à merveille par la tête de gondole sportive et médiatique du club. Le 14 février prochain, Neymar aura l'occasion d'offrir aux amoureux de la capitale un joli cadeau de Saint-Valentin : une preuve que ce PSG peut enfin rêver plus grand, à ses côtés. Chose qu'il n'a pas encore su faire quand le niveau s'élevait, comme face au Bayern Munich... Cette fois, ça se passera du côté du stade Santiago Bernabeu, et se poursuivra le 6 mars au Parc des Princes. Avec un Neymar plus attendu que jamais au tournant de l'histoire, l'affrontement contre le Real Madrid pourrait aussi constituer, pour lui, une première pierre de l'édifice qui cache un inatteignable Ballon d'Or.