L'Union africaine (UA) devrait adopter des décisions appelant la communauté internationale à contribuer à l'amélioration de la situation des réfugiés sahraouis, en attendant l'organisation d'un référendum d'autodétermination sous la supervision de l'ONU, a indiqué lundi l'Agence de presse sahraouie (SPS) citant des sources informées. La 35e session ordinaire du Comité des représentants permanents (Corep) de l'Union africaine, ouverte lundi à Addis-Abeba (Ethiopie), examinera les rapports des commissions techniques spécialisées et les sous-commissions issues du Corep ainsi que les projets de décisions et recommandations du Conseil ministériel, indique-t-on de même source. La question sahraouie se taille la part du lion dans les rapports des Commissions en charge des affaires des réfugiés et déplacés en Afrique outre le rapport de la Commission africaine des droits de l`Homme et des peuples (CADHP), ajoute la même source. Le rapport préliminaire de la CADHP «appelle l'UA à parachever la mission de la Commission et à visiter les parties occupées du territoire sahraouie». L'UA devrait adopté, selon les mêmes sources, des décisions appelant la communauté internationale à contribuer à l'amélioration de la situation difficile des réfugiés sahraouis en attendant l'organisation d'un référendum sous la supervision de l'ONU. Les travaux de la 35e session ordinaire du Comité des représentants permanents (Corep) de l'Union africaine, qui ont débuté lundi à Addis Abeba avec la participation d'une délégation sahraouie conduite par l'ambassadeur sahraoui à Addis Abeba et son représentant auprès de l'UA, Lamine Aba Ali, s'étaleront du 22 au 23 janvier en cours en préparation de la prochaine session du Conseil exécutif. La session ordinaire du 30e sommet de l'UA, prévue les 28 et 29 janvier en cours, se tient sous le thème «Remporter la lutte contre la corruption : une voie durable pour la transformation de l'Afrique». Le Rwanda assurera la présidence tournante de l'Union. Le processus d'autodétermination du Sahara occidental n'a pas bénéficié d'attention internationale Le processus politique d'autodétermination du Sahara occidental est resté bloqué et n'a pas bénéficié d'attention internationale, a noté Human Rights Watch (HRW) dans son nouveau rapport lancé jeudi à Paris. «Le processus politique d'autodétermination du Sahara occidental, territoire sous contrôle marocain, est resté bloqué et a bénéficié de peu de médiation ni d'attention internationale», a précisé le 28e rapport annuelle de l'ONG sur l'état des droits de l'Homme dans le monde, rappelant que le Maroc, puissance occupante, «rejette le référendum sur l'indépendance» du ce territoire déclaré non autonome par les Nations unies. Dans cette 28e édition annuelle de son Rapport mondial de plus de 640 pages, HRW examine la situation des droits humains dans plus de 90 pays. Concernant le procès en appel des 24 militants sahraouis, l'ONG a souligné qu'il a été «entaché de violations apparentés de procédure régulière, telles que le recours à un témoignage qui aurait été obtenu sous la contrainte sans examen approprié des allégations de torture». «Le tribunal a ordonné des examens médicaux qui ont conclu que la torture ne pouvait être ni prouvée ni infirmé, une conclusion surprenante étant donné que ces examens, les premiers de nature médico-légale pratiqués sur ces accusés, ont eu lieu sept ans après les tortures présumées», a rappelé le rapport, affirmant que, de façon générale, «les tribunaux n'ont pas respecté le droit à un procès équitable». Le rapport fait également observer que le gouvernement marocain continue d'imposer une interdiction de facto en place depuis 2015 à l'égard des missions d'Amnesty International et de Human Rights Watch. «Comme les années précédentes, les autorités ont expulsé plusieurs visiteurs étrangers venus pour témoigner de la situation des droits humains au Sahara occidental ou bien pour y participer à des événements liés aux droits humains», a étayé le rapport, précisant que le 4 juillet 2017, les citoyennes espagnoles Laura Moreno et Andrea Sàez, venues rencontrer les défenseurs sahraouis des droits humains, «n'ont pas été autorisées à débarquer à El-Ayoun (capitale du Sahara occidentale occupée, NDLR) et ont été renvoyées». Le rapport est revenu, par ailleurs, sur l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) sur l'accord commercial UE-Maroc pour les produits agricoles et sur celui de la pêche, rappelant que ces accords «ne s'appliquaient pas au Sahara occidental, en raison du statut séparé et distinct garanti à ce territoire en vertu de la Charte des Nations unies et du principe de l'autodétermination des peuples». «L'ONU doit imposer le respect des résolutions quant à l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui» Les participants à la Conférence internationale de solidarité avec le peuple sahraoui, ont appelé l'Organisation des Nations unies (ONU) et le conseil de Sécurité au respect des résolutions onusiennes, des droits de l'Homme et de l'organisation d'un référendum qui garantit le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Les intervenants ont été unanimes, lors de cette conférence qui se tient du 11 au 13 janvier en cours, à affirmer la nécessité d'unifier les points de vue autour du programme d'action au cours de l'année 2018, et ce, en vue de concrétiser les objectifs tracés en faveur de la cause sahraouie juste. Le président de la Coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui, Pierre Galand a indiqué : «Nous ne relâcherons pas nos efforts tant que le peuple sahraoui est privé de ses droits, tant que ses richesses naturelles sont pillées et ses libertés sont violées».