L'Algérie figure parmi les pays pionniers en Afrique en matière de lutte contre la corruption, un fléau qui a tendance à se généraliser à travers le continent et de par le monde. Cette reconnaissance survient suite à la constitutionnalisation de la lutte contre ce fléau, et ce, par la mise en place de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLCC). Dans ce contexte, la 30ème session de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), prévue aujourd'hui et demain, à Addis-Abeba, a placé l'année 2018, sous le thème : «Remporter la lutte contre la corruption : Une voie durable pour la transformation de l'Afrique». Ce choix du thème sur la lutte contre la corruption vient confirmer l'engagement de l'Union africaine de lutter contre ce fléau à travers la mise en place de différents mécanismes. Selon, la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), qui est une agence spécialisée de l'UA en matière de renforcement des capacités, la lutte efficace contre la corruption aiderait l'Afrique à se pencher sur l'investissement massif et la valorisation des ressources humaines. Cette agence a également souligné, que cette option facilitera le développement du continent à travers la mise en œuvre des plans de développement nationaux, de l'Agenda 2063 et des Objectifs du développement durable (ODD). Pour sa part, le président de la Commission africaine Moussa Faki Mahamat qui s'exprimait lors de la réunion de la 32e session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union africaine a mis en exergue le phénomène de la corruption qui, selon lui, prive le continent de près de 50 milliards de dollars US annuellement. Faki a également indiqué que les chiffres établis par des experts ont révélé que les ressources détournées par la corruption en Afrique pouvaient, si elles étaient investies, suppléer le recours à l'assistance extérieure. Ainsi, a-t-il comparé le fléau de la corruption au phénomène du terrorisme contre lequel il faut adopter une action collective et livrer un combat global, avait-il recommandé. Cela dit, sur le plan continental, l'Algérie est représentée par Hocine Ait Chaalal, élu au poste de membre du Conseil consultatif de l'Union africaine sur la corruption l'année dernière, lors de la 31ème session du Conseil exécutif de l'UA. Aussi, doit-on préciser que sur le plan international, l'Algérie a été l'un des premiers Etats signataires de la Convention de l'ONU contre la corruption, le 9 décembre 2003. Dans ce contexte, la mise en place de l'ONPLCC vient renforcer les autres mécanismes mis en place par les pouvoirs Publics depuis quelques années afin de lutter contre ce fléau. Enfin, faut-il notamment rappeler qu'en 2016, l'Algérie a institué un Organe national de prévention et de lutte contre la corruption, conformément à la Constitution révisée et adoptée en février de la même année. Cet Organe adresse au président de la République, un rapport annuel d'évaluation de ses activités liées à la prévention et à la lutte contre la corruption, dans lequel, il mentionne les insuffisances relevées en la matière et des recommandations proposées, le cas échéant.