Le communiqué émis hier, par les syndicalistes du complexe sidérurgique El Hadjar a certainement anéanti les quelques espoirs qui restaient à l'esprit des membres du clan Tayeb Hmarnia quant à prendre les rênes de la centrale syndicale UGTA. Dans ce communiqué signé par le secrétaire général du syndicat Sider El Hadjar qui compte 5 000 salariés, on peut dire que la messe a été dite. «Nous apportons notre total soutien au secrétaire général de la centrale syndicale auquel nous transmettons notre reconnaissance et notre gratitude quant aux efforts qu'il a consentis pour améliorer la situation des travailleurs» a tenu à préciser le SG du syndicat du complexe. C'est d'ailleurs ce qu'il a souligné dans le document transmis à notre rédaction. Les termes contenus dans ce communiqué pourraient imposer à Tayeb Hmarnia de calmer le jeu. D'autant plus qu'à de rares exceptions, ses soutiens sont en mode silencieux. En tout état de cause, ils n'ont pas été nombreux à s'exprimer. Particulièrement au lendemain de l'éviction de Hmarnia de son siège de n°2 de la centrale syndicale et secrétaire général chargé de l'organique à l'Ugta. C'était aussi le sens à donner à cette première escarmouche entre les deux clans. Elle s'est formée à la centrale syndicale où, imbu de sa position de sénateur et de SG chargé de l'organique, Tayeb Hmarnia a tenté de sortir le grand jeu pour évincer Abdelmadjid Sidi Saïd de son poste de secrétaire général en titre de la centrale syndicale. En fait, les deux octogénaires n'ont aucune base de travail et encore moins un emploi. Par fidélité forgée par plusieurs années d'activités communes, aucun des deux ne s'attendait à ce qu'il soit poussé par l'autre vers la porte de sortie. La base quant à elle était, et reste, indifférente à ce qui se passe. Mieux, Sidi Saïd comme Tayeb Hmarnia utilisaient des facteurs endogènes et exogènes de division des travailleurs pour se lancer dans la manipulation des travailleurs. Cela a duré des années. C'est-à-dire jusqu'au jour où Abdelmadjid Sidi Saïd excédé par les démarches genre «pousses-toi que je m'y mette» de Hmarnia a décidé d'évincer ce dernier. C'est ce qu'il a fait. En véritables opportunistes, les deux antagonistes avaient la certitude qu'ils pouvaient entreprendre ce qu'ils voulaient dans une centrale syndicale où la représentativité des travailleurs n'est plus ce qu'elle était. C'est-à-dire comme du temps de Abdelhak Benhamouda. Enivré par les senteurs des hauteurs du pouvoir, Abdelmadjid Sidi Saïd, ne veut plus lâcher. Et lorsque ce sont des jeunes rares syndicalistes qui se disent prêts à exprimer leur préférence pour l'un (Sidi Saïd) ou l'autre (Tayeb Hmarnia) tous deux octogénaires c'est qu'il s'agit d'une bataille entre opportunistes. Ce que confirme du reste le résultat de l'Assemblée Générale du syndicat de l'entreprise Sider. Celle-ci comptabilise 5 000 salariés dont l'appartenance à l'Ugta reste à vérifier. C'est pourquoi beaucoup s'attendaient à ce que cette Assemblé générale échappe à ses organisateurs. Ce qui n'a pas été le cas. L'on a eu l'impression qu'il s'agissait d'une Commission nationale permanente de concertation et de négociation collective de la centrale syndicale et du conseil syndical du complexe sidérurgique El Hadjar. Ce que confirment du reste l'entête et la signature du communiqué. Le document en question porte le cachet humide Sider El Hadjar et pour signataire Nourredine Amouri secrétaire général du syndicat. Celle -ci a connu son épilogue hier, 26 février. Dans ce communiqué pas un seul mot pour situer les uns et les autres sur le dénouement de la crise syndicale. Tayeb Hmarnia va-t-il s'avouer vaincu où tentera-t-il de rameuter sa meute ? Pour l'heure c'est le silence total même si quelque part, des voix isolées tentent de faire passer le message que l'ère Abdelmadjid Sidi Saïd a trop duré et que l'heure du changement est arrivée. Lors de conciliabules, l'on a enregistré des discussions avec en arrière fonds des plateformes revendicatrices appelées à être déposées par les syndicats de la base à l'exemple des enseignants et des résidents. Des syndicalistes ont également reproché au gouvernement d'engager des démarches de règlement sans aucune concertation avec les partenaires sociaux.