L'activité de sous-traitance dans la filière de production de véhicules en Algérie connaît du nouveau. C'est ce qu'a fait savoir, hier matin, le conseiller au cabinet du ministère de l'Industrie et des Mines, Mustapha Abdelkrim, sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Il a ainsi annoncé l'organisation, les 5 et 6 mars prochains, des premières Journées techniques nationales de la sous-traitance automobile. Plus de 500 participants prendront part à cette rencontre, la première du genre, a-t-il souligné, qui sera l'occasion d'écouter les préoccupations des sous-traitants et créer des relations d'affaires, avec certainement, espère-t-il, des contrats signés à la fin de ces journées techniques. Autre information importante pour le secteur : les textes d'application des mesures d'encouragement de la sous-traitance dans le domaine automobile, de la mécanique, de l'électronique et de l'électroménager, prévues dans la loi de Finances 2017, sont finalisés. Mais, si l'Etat donne des avantages, accorde des exonérations, et des facilités aux investisseurs, ils doivent, en contrepartie, respecter un certains nombres de règles contenues dans le décret (du 28 novembre 2017) qui a pour objet de réglementer l'activité, insiste Mustapha Abdelkrim. Parmi ces règles, précise-t-il, il y a l'application des taux d'intégration progressifs, dont le texte d'application, par voie d'arrêté interministériel, vient d'être finalisé. Auparavant, Mustapha Abdelkrim a confirmé que l'Etat est décidé à mettre de l'ordre dans le secteur de l'industrie automobile en commençant par la réorganisation, l'encadrement du marché du concessionnaire, en passant par l'encouragement de l'investissement et allant jusqu'à l'intégration et la sous-traitance. Il souligne que l'objectif n'est pas le montage automobile, mais d'asseoir une industrie du véhicule, par une intégration progressive. Ainsi, le taux d'intégration exigé est de 15% au bout de la 3ème année et de 40 à 60%, selon le type de véhicule, après 5-6 ans de mise en production. Il s'agit poursuit-il, de capter un maximum de valeur ajoutée en Algérie et de réduire les importations. Nous avons un pays stable politiquement, un cadre incitatif à l'investissement et un marché de plus de 500.000 véhicules/an, d'ici 2021-2022. C'est une taille suffisante, estime-t-il, pour attirer les constructeurs qui amèneront leurs équipementiers tout en leur permettant d'écouler une partie de leur production ici en Algérie et l'exporter vers l'étranger. Le conseiller au cabinet du ministre de l'Industrie et des Mines a donné la valeur des importations des kits CKD/SKD, destinés au montage des véhicules : 1,6 milliard de dollars, à la date du 24 février 2018. Il explique que les usines en production depuis 2014 - 2015 sont montées en cadence (60.000 véhicules produits par an), et les nouvelles usines, qui ont commencé en 2017, ont besoin d'importer des pièces pour le montage.