La Caisse nationale de sécurité sociale (CNAS) ambitionne pour les trois prochaines années de mettre en œuvre des objectifs stratégiques pour son image de marque, selon le directeur général, Tidjani Hassan Haddam, qui s'exprimait, hier matin dans un entretien accordé à la Chaîne 3 de la radio algérienne dont il était l'invité de la rédaction. La CNAS est soucieuse de travailler dans un équilibre financier franc pour qu'il y ait une sécurité sociale pérenne. La CNAS est soucieuse de travailler dans un équilibre financier franc pour qu'il y ait une sécurité sociale pérenne, ajoute-t-il. C'est pour cela, précise-t-il, que la CNAS, en dehors de son activité de prestataire, fait le recouvrement. C'est grâce au recouvrement des cotisations de sécurité sociale que la CNAS peut donner des prestations de qualité, fait-il remarquer. Il explique que la bonne gouvernance, au niveau de la CNAS, exige une cohérence parfaite entre la cotisation des assurés sociaux et les prestations dues aux assurés sociaux et leurs ayants-droit. Il insiste sur le souci de la CNAS de donner des prestations aux assurés sociaux et à leurs ayant-droit, dûment constatés. Il fait savoir que la CNAS a plus de 1.000 médecins conseils qui travaillent dans un cadre de contrôle. Les prestations qui sont données aux assurés sociaux et à leur ayants-droit, ajoute-t-il, sont véritablement dues par rapport à leur état de santé. La CNAS, fait-il observer, en dehors des prestations, a un rôle de contrôle pour contrôler s'il y a des abus et des fraudes, et c'est dans cette stratégie globale qu'elle s'inscrit. Pour l'instant, dit-il, l'équilibre financier de la CNAS est bon, grâce à la bonne gouvernance et grâce aux instruments mis en place par la direction générale de cet organisme, sous l'autorité du ministre de tutelle. Il rappelle qu'en 2017, la CNAS a remboursé pour un peu plus de 14 millions d'ordonnances de jours d'arrêt de travail engendrant une dépense de plus de 16, 813 milliards de dinars. La CNAS a cependant continué à être en butte à des fraudes de la part de certains assurés sociaux, l'obligeant à prendre des mesures drastiques pour tenter d'y mettre un terme. Il pointe notamment du doigt les nombreux certificats d'arrêt de travail délivrés par des médecins complaisants. Il a été remarqué, dit-il, une augmentation exponentielle quant aux arrêts de travail. Face à ce constat, dit-il, la CNAS a été amenée à réadapter ses instruments de contrôle pour lutter contre les arrêts de travail qui sont «indûs». Il prend le soin d'avertir que le phénomène qu'il va décrire n'est heureusement pas une vérité absolue et ne concerne pas tous les assurés sociaux : certaines personnes utilisent les arrêts de travail pour pouvoir faire autre chose, travailler «à côté» ou se reposer à l'approche des weekends et autres jours fériés. Il signale qu'il en est de même pour les femmes ayant bénéficié d'un congé de maternité légal et dont certaines, ajoute-t-il, prennent systématiquement de trois à quatre mois d'arrêt de travail de complaisance au détriment de la CNAS. Il affirme que, par le moyen de médecins assermentés, tout le monde est contrôlé en vérifiant qu'un assuré malade bénéficiant d'un arrêt d'activité est bien confiné chez lui. A ce propos, il signale que sur les 171.000 malades contrôlés en 2017, 18.421 parmi eux étaient absents de leur domicile et donc, ils ont vu leur arrêt de travail refusé. Il ajoute que tout arrêt de travail, quelle que soit sa durée, déposé au niveau de la CNAS est soumis au contrôle. La lutte contre la fraude - qui est minime, fait-il observer- fait partie de la prise en charge des assurés sociaux. Les arrêts de travail de complaisance représentent un coût important dans la gestion, entre 2 et 3%, précise-t-il. La prescription d'un arrêt de travail est un acte thérapeutique destiné à un patient dont l'état de santé le requiert et engage la responsabilité entière du médecin. Le directeur général de la CNAS tient, d'autre part, à prévenir, au passage, que des poursuites judiciaires peuvent être engagées à l'endroit des médecins qui prescrivent des arrêts de travail de complaisance. Haddam rappelle, par ailleurs, que la plus grosse dépense consentie par la caisse l'est au niveau du poste remboursement des médicaments lequel, précise-t-il, s'est chiffré à plus de 200 milliards de dinars durant l'année 2017. Quand on compare au recouvrement de la CNAS pour 2017 dont 42 % lui reviennent, c'est-à-dire à peu près 400 milliards de dinars, il fait constater qu'à hauteur de 50% les revenus de la CNAS vont au poste médicaments.