Le président du Comité international de la Croix-Rouge, Peter Maurer, a demandé hier, à Genève, de permettre à son organisation d'avoir un accès humanitaire à la ville syrienne d'Afrine pour acheminer de l'aide. Il a lancé cet appel lors d'un entretien avec des médias à Genève, après des informations sur la prise de la ville syrienne par l'armée turque qui a lancé une offensive depuis le 20 janvier dernier contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), considérés par Ankara comme une organisation terroriste, mais qui sont au même moment, soutenus et armés par Washington pour combattre le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI/Daech). «Maintenant, avec les combats, nous avons un grand nombre de personnes déplacées (...) Nous devrons donc trouver la meilleure façon d'atteindre cette population au cours des prochains jours et semaines, et j'espère que ce sera possible», a déclaré M. Maurer. Selon les médias, l'avancée des forces pro-turques a entraîné ces derniers jours un exode massif de civils, faisant craindre un nouveau drame humanitaire dans en Syrie. «La situation est très fluide. (...) nous ne savons pas qui est resté à Afrine», a confié le responsable de l'organisation humanitaire, en assurant que le CICR avait commencé à «monter des opérations» de soutien humanitaire pour les déplacés dans les villages entre Afrine et Alep parce qu'il y a pas mal de gens qui sont là. Concernant la Ghouta orientale, dernier fief rebelle aux portes de Damas, M. Maurer a souligné le «rôle important» joué par la Russie pour permettre des évacuations. «Nous apprécions ce que font les belligérants en termes d'assistance humanitaire, mais nous sommes aussi préoccupés par le fait que les sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui arrivent après des opérations militaires, n'ont pas la crédibilité nécessaire au sein de la population civile», a-t-il déclaré. Et soulignant le rôle des autorités syriennes dans les opérations d'évacuation, M. Maurer a indiqué «J'ai supervisé certaines opérations d'évacuation de la Ghouta orientale et vous voyez que le Croissant-Rouge arabe syrien et les autorités syriennes font des efforts pour faire sortir les blessés et les malades et leur offrir des soins». Des hélicoptères de la coalition américaine «ont évacué des chefs de Daech» Des hélicoptères de la coalition dirigée par les Etats-Unis ont évacué des chefs de l'organisation terroriste autoproclamée «Etat islamique» (Daech/EI) du nord-est de Syrie, selon l'agence d'information syrienne SANA. L'agence a précisé lundi que «trois hélicoptères ont atterri près de la frontière syro-turque, dans les environs de la ville de Qamichli, ont embarqué quatre terroristes d'origine irakienne et sont repartis dans une direction inconnue». Fin décembre, l'agence de presse syrienne Sana avait déjà accusé les Etats-Unis d'avoir transféré des commandants de Daech dans l'Est du pays, soulignant que «des hélicoptères de l'armée américaine auraient transféré des commandants du groupe terroristes de la province de Deir ez-Zor dans l'est de la Syrie vers des régions de Hasakah, province du nord-est du pays». «Les hélicoptères des Etats-Unis en provenance de la région nord de Deir ez-Zor se sont posés près du barrage d'al-Basel au sud d'Hasakah, transportant des chefs de l'EI qui s'étaient rendus aux Forces démocratiques syriennes (SDF) soutenues par les Etats-Unis», selon la même source. «Ce n'est pas le premier transfert de dirigeants de l'EI», a souligné SANA, ajoutant que «plus tôt dans le mois, des hélicoptères américains ont transféré 47 dirigeants de l'EI dans la même zone d'Hasakah, dont beaucoup d'entre eux avaient fui la zone à cause des opérations militaires de l'armée syrienne».