La grande salle du Théâtre régional de Annaba Azzedine Medjoubi, la cinémathèque et la bibliothèque principale du palais de la culture Mohamed Boudiaf n'ont pas désempli depuis le lancement, ce dernier jeudi, de la de la 2ème édition Festival de Annaba du film méditerranéen (Fafm). Même si l'organisation est quelque peu boiteuse, l'événement n'est pas passé inaperçu aux yeux des algériens en général et des annabis en particulier. La majorité de ceux qui sont venus voir les films inscrits au programme quotidien, trouvent qu'il est rythmé par des nouveautés dans la réalisation. Pour eux, l'aspect scientifique, le social et la participation des intellectuels du monde du cinéma méditerranéen ont eu beaucoup de place dans les images projetées. Celles du Fafm compilées dans des longs et courts métrages et des films documentaires tels que « Maintenant ils peuvent venir » de l'Algérien Salem Brahimi, « Family mumber » du Chypriote Kartikiss Marinos, « Brûle la mer » des Tunisiens Nathalie Mambit et Maki Berchache. Ou ceux appelés à être projetés aujourd'hui lundi « Dustur » de l'italien Marco Santarelli, « Mélodie de la morphine » du Marocain Hicham Amal, «D'une pierre deux coups » du Français Fejria Deliba. Bon nombre ont traversé vents et marées pour être montrées aux cinéphiles algériens. Mais faut-il pour autant dire que deux années après sa création, l'événement a encore une importance aux yeux du public ? L'histoire s'est répétée dans le cadre de cette 2ème édition. Des centaines de personnes sont venues se ressourcer. Les organisateurs avaient annoncé la projection de nombreux films comme un moment important de cette manifestation. Ils ont souhaité la présence des jeunes, cinéastes, réalisateurs, acteurs, spectateurs de tout âge et des deux sexes, ils les ont vus défiler dans les 3 salles de projection, aux abords de celles-ci et dans les coulisses. Face à cette situation, les organisateurs n'hésitent pas à montrer leur désarroi. Cela a été remarqué par les spectateurs dont l'un dira : «On constate que les gens ignorent l'importance qu'a la culture dans le développement d'un pays». Pour les cinéphiles, les 32 films entre longs et courts métrages et documentaires représentent le reflet de ce qui s'est produit à ce Fafm. Il reste que la communication n'a pas suivie malgré les efforts consentis par le commissaire du festival et Driss Boudiba, le directeur de la culture de Annaba. De quoi pousser certains à se demander si c'est cela la mémoire culturelle de cet événement qui, malgré son très jeune âge, a tout de même marqué le bassin méditerranéen. A ce Fafm, Saïd Ould Khelifa a tenté d'entraîner le regard qu'ont les autres de la Méditerranée. Ahmed Bedjaoui le cinéaste algérien qui est arrivé hier, aura certainement beaucoup de choses à préciser. Tel que, par exemple le regard des autres sur la perception et l'angle du traitement de l'image. Il reste que la finalité de ce Fafm est de faire revivre cette manifestation à travers un contenu riche à même de permettre de célébrer le cinéma méditerranéen à travers ses « intellectuels, ses acteurs, ses réalisateurs, scénaristes. De leur côté, les centaines de spectateurs, venus pour voir les films ont, eux aussi, retenu que l'aspect exotique de la culture méditerranéenne n'est pas apparu. Peut-être qu'en on saura un peu plus durant ces derniers jours de la vie de ce festival sur lequel brille déjà le « Annab D'or ». Et quand on sait qu'à l'animation des conférence-débats, l'on aura comme imprésario le talentueux Ahmed Bedjaoui, il est certain que le Fafm clôturera sa 2ème édition en apothéose.