Dans le cadre de la lutte contre la corruption, la dilapidation des deniers publics et le blanchiment d'argent, les procureurs généraux exerçant dans les différentes Cours du pays ont commencé à mettre en application les directives du ministre de la Justice, garde des sceaux, visant à combattre ces fléaux. Intervenant à plusieurs reprises sur les sujets de la lutte contre la corruption, les dilapidations des deniers publics, plusieurs fléaux liés à la corruption, les passes-droits et les autres fléaux qui «gangrènent» la société, le ministre de la Justice garde sceaux, M. Tayeb Louh a été clair net et précis : «J'invite les citoyens à prendre attache, écrire ou à se rapprocher des procureurs de la République où les portes sont ouvertes à tous ceux qui ont des dossiers sur la corruption, invitant les citoyens a aider la justice à combattre ce fléau. «J'invite les citoyens à s'impliquer dans la lutte contre la corruption en présentant aux parquets des dossiers relatifs à cette calamité qui «gangrène » la société», a-t-il fait savoir. M. Tayeb Louh a indiqué que les procureurs généraux recevront les plaintes et les doléances des citoyens et devraient ouvrir des enquêtes même si les plaignants n'avaient pas de preuves, a-t-il indiqué. Encouragés par les déclarations du ministre de la Justice, de nombreux citoyens ont saisi les Cours de justice sur leurs différents dossiers litigieux. C'est le cas des magistrats de la wilaya de Khenchela qui ont commencé à mettre en application les directives de M. Tayeb Louh, visant à lutter contre ces fléaux. Au cours de cette semaine, plusieurs élus accusés de dilapidation des deniers publics et autres délits ont fait l'objet de poursuites judiciaires. A ce sujet, nous avons appris que sur instruction du parquet, le président de l'APC de la ville de Khenchela, le secrétaire général de la même commune, un autre élu et le directeur de l'agence foncière ont été convoqués par les services de la police judiciaire de la wilaya de Khenchela. Ils sont poursuivis pour dilapidations de deniers publics, faux et usage de faux et la délivrance des permis de constructions illégalement. Les mis en cause ont été présentés devant le magistrat instructeur du tribunal d'Ouled Rechache. Après avoir auditionné les accusés, le même magistrat a placé le président de l'APC et le secrétaire général de la ville de Khenchela sous contrôle judiciaire. Il est de même pour l'autre élu et le directeur de l'agence foncière ont également écopé de la même mesure pénale. Répliquant à cet état de fait, le président de l'APC de Khenchela a posté un enregistrement sur les réseaux sociaux réfutant les faits qui lui ont été reprochés. En revanche, il a confirmé son audition dans deux affaires et parlant uniquement selon lui de «faute administrative». Dans la même vidéo, le président d'APC a indiqué qu'il fait confiance à la justice du pays. La société civile s'exprime : Les passes-droit, les connaissances et l'interventionnisme, des termes absents dans le dictionnaire du nouveau procureur général Depuis le déclenchement de cette enquête par la justice, les discussions des citoyens tournent uniquement sur cette affaire. Ce sujet est évoqué dans la rue, les cafés et même dans des endroits privés. Plusieurs responsables de la société civile et de l'organisation des droits de l'Homme ont indiqué que l'état de droit se construit par l'application des lois de la République et les magistrats de Khenchela en donnent l'exemple ont-ils expliqués. Nos interlocuteurs ont indiqué que cet état de fait n'est pas pour eux une surprise. «Un procureur général a été désigné à la tête de la Cour de Khenchela. Nous savons que les termes des passes-droits, les connaissances et l'interventionnisme n'existent pas dans son vocabulaire et cela nous réconfortent. Nous avons donné ici, les déclarations des responsables de la société civile. Cette affaire n'est pas la première et ne sera pas la dernière, plusieurs affaires pour le moins que l'on puisse dire «scabreuses» sont toujours sur la table de la justice, ont-ils ajoutés. Nos interlocuteurs parlent de plusieurs affaires dont un grand scandale foncier situé en plein centre-ville de Khenchela. Les services du cadastre, un huissier de justice, un écrivain public et deux autres personnes sont accusés par une famille de faux et usage de faux et de destruction des biens d'autrui. Le mis en cause aurait présentés de faux documents au tribunal et aurait réussi à induire les magistrats en erreur, ont-ils expliqués. Les victimes de cette affaire compte saisir le nouveau procureur général pour l'ouverture d'une enquête afin de mettre toute la lumière sur ce sujet, ont-ils conclu.