Aïn Témouchent est une terre d'inspiration artistique. Sa situation géographique et ses vestiges culturels et historiques confortent ce sentiment. Elle a été un asile d'accueil de plusieurs générations. Très riche par son patrimoine immatériel, elle jouit d'une singularité constituant le prisme d'un brassage culturel de tous les groupes humains qui y ont séjourné. Comme en folklore, l'on trouve le bedoui avec ses gasba, gallal, le touati avec la cornemuse et le gallal, la zorna, la trompette et le diwan. L'histoire de la musique dans cette wilaya retient que les Ouled Tombou ont introduit la zorna à Aïn Témouchent puis ont élargi leur activité musicale à la création de groupes. Quant à la musique oranaise, le palmarès de cette wilaya cite les orchestres musicaux El Farah, Essalam. Les artistes témouchentois rivalisaient musicalement les européens de l'époque. Au lendemain de l'indépendance, le conservatoire municipal de musique a continué sa fonction de fotmation. Parmi ses produits, l'on évoque les Kerras, Bihi et le trompettiste, père du rai moderne Messaoud Bellemou. Contre le gré des mélomanes, le fâcheux séisme de 1999 a ruiné cette structure musicale. Et depuis cette date, les musiciens erraient un peu partout sans en trouver un toit pour les réunir. Certes, il y a des efforts considérables déployés par l'état en général et la wilaya en particulier pour développer ce secteur de la culture. Un complexe culturel, une maison de la culture, une bibliothèque. Par contre les jeunes, fervents de la musique réclament l'ouverture d'une annexe de l'institut régional de musique qui a trop tardé. Selon le directeur des études à l'Institut régional de formation musicale (IRFM) d'Oran, Abdallah Berekhou, a déclaré en marge du concours régional de jeu à l'instrument de musique à vent en cuivre organisé à Aïn Témouchent en automne dernier, il a déclaré : «En ma qualité de président du jury, j'ai découvert des artistes aimant l'art musical, ils ont la volonté de mieux faire mais il leur manque la formation musicale académique qui est l'essence du jeu à l'instrument. Aïn Témouchent mérite d'avoir une annexe d'un institut de formation musicale à l'instar des autres wilayas de l'Ouest telles que Relizane, Sidi Bel-Abbès et Béchar. «En outre, cette annexe comblera les insuffisances relevées chez la plupart des professeurs de l'éducation musicale qui ne maîtrisent pas le jeu académique à l'instrument de musique. ça sera une opportunité pour le secteur de l'éducation de la wilaya pour en recycler ses professeurs de cette discipline car l'enseignement de la musique n'est pas seulement une lecture et écriture des solfèges mais plutôt une science basée sur la pratique afin que l'élève déguste cet art. Compte tenu de la formation musicale de contenu universel dispensée par l'IRFM, beaucoup de jeunes souhaitent apprendre une formation musicale qui peut leur ouvrir un horizon de réussite dans la vie sociale. A cause du régime des études à l'institut d'Oran en externat, un nombre non négligeable d'élèves témouchentois du secteur de l'éducation n'ont pas pu accéder à cet institut à cause des déplacements quotidiens. L'autre avantage à la culture et le développement du tourisme, les pouvoirs publics pourront organiser des concerts internationaux de musique. Il est en de même pour les citoyens témouchentois et visiteurs passionnés par cet art d'aller en famille assister à des galas de musique de haut gamme pour se distraire tant que les structures de spectacles sont nombreuses à l'échelle de la wilaya. Les collectivités locales doivent actionner leurs comités de fête et en profiter à des fins économiques. Il est souhaitable que madame le wali et le président de l'APW prennent en considération la doléance des jeunes témouchentois angoissés par la harga, les drogues et le chômage.