Les Nations unies sont appelées à prendre les mesures nécessaires pour accélérer la décolonisation du Sahara Occidental et permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination, a indiqué le représentant du Front Polisario, Sidi Mohamed Omar. «La responsabilité de l'Organisation des Nations unies à l'égard du peuple du Sahara occidental, réaffirmée chaque année dans les résolutions de l'Assemblée générale, devrait être assumée sans plus tarder», a déclaré M. Sidi Mohamed Omar lors du séminaire du Comité spécial de décolonisation de l'ONU, dit Comité des 24 qui s'est tenu à Saint Georges à Grenade. «En d'autres termes, cela signifie que l'ONU et ses organes délibérants devraient prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer une décolonisation rapide et complète de notre territoire», a ajouté le représentant du Front Polisario, estimant que sur ce dossier il était «grand temps» à l'ONU de joindre le geste à la parole. Rappelant les tentatives flagrantes du Maroc de miner le droit du peuple sahraoui à l'indépendance, en recourant à la manipulation, à la désinformation et à l'intimidation, Sidi Mohamed Omar a indiqué que les Nations unies et la communauté internationale dans son ensemble devraient "exercer la pression nécessaire sur le Maroc pour permettre la tenue d'un référendum d'autodétermination. Pour la partie sahraouie, c'est la seule voie possible pour parvenir à la décolonisation tant attendue du Sahara occidental, dernière colonie d'Afrique, qui va marquer «la fin d'un des chapitres les plus brutaux de l'histoire du continent». Evoquant la dernière résolution du Conseil de sécurité prorogeant le mandat de la Minurso de six mois, le responsable sahraoui a précisé que la courte durée de renouvellement marque également l'importance accordée par cet organe onusien à la reprise des négociations entre les deux partis du conflit sans pré-conditions et de bonne foi. «C'est un message clair et fort adressé au Maroc, puissance occupante, qui a toujours assujetti les négociations à des conditions préalables et qui a toujours entravé le processus de paix onusien», a-t-il expliqué. Sidi Mohamed Omar a souhaité que le Conseil de sécurité apporte son plein appui à l'émissaire Horst Kohler en vue de relancer le processus de négociations et parvenir à une paix juste et durable à la question du Sahara Occidental conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies. Le représentant sahraoui a rappelé, devant le Comité des 24, que l'adoption de cette résolution a été précédée par une campagne de désinformation sans précédent, menée par le Maroc, allant jusqu'à lancer es menaces militaires pour annexer de force les territoires sahraouis libérés. Mohamed Omar a qualifié la campagne menée par les représentants du Maroc à l'ONU de «diplomatie brutale» destinée à «faire avancer des agendas coloniaux». Mais force est de constater, a-t-il poursuivi, que cette campagne de désinformation n'était que de la poudre aux yeux visant à détourner l'attention du Conseil de sécurité des vrais problèmes qui sont à l'origine du blocage du processus de paix. Le représentant sahraoui, a par ailleurs, rappelé que le Comité des 24 chargé de suivre l'application de la déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, continuait d'examiner la question du Sahara occidental à la demande de l'Assemblée générale de l'ONU. Cela «témoigne de la décolonisation inachevée du territoire sahraoui», a-t-il affirmé. Le Maroc a essuyé vendredi un nouvel échec au sein du Comité des 24, qui vient de conclure à Grenade les travaux de son séminaire annuel sur la décolonisation. Malgré une mobilisation inégalée de son appareil diplomatique et une débauche de moyens considérables dans tous les pays de la région, le Maroc n'a pas réussi à donner un cachet reconnu à la participation des soi-disant élus locaux de Dakhla et de Laâyoune, villes occupées du Sahara occidental. La réponse des membres du Comité qui ont participé au séminaire a été sans équivoque : le Front Polisario est et demeure, comme le dictent les résolutions de l'Assemblée générale, le seul représentant légitime du Sahara occidental, territoire non-autonome inscrit sur la liste du Comité en charge de la décolonisation.