Le Maroc vient d'essuyer un nouvel échec au sein du Comité spécial de décolonisation de l'ONU, dit Comité des 24, qui vient de conclure les travaux de son séminaire annuel de décolonisation à Grenade, dans les Caraïbes. Malgré une mobilisation inégalée de son appareil diplomatique et une débauche de moyens considérables dans tous les pays de la région, le Maroc n'a pas réussi à donner un cachet reconnu à la participation des soit-disant élus locaux de Dakhla et de Laâyoune, villes occupées du Sahara occidental. La réponse des membres du Comité qui ont participé au séminaire a été sans équivoque : le Front Polisario est et demeure, comme le dictent les résolutions de l'Assemblée générale, le seul représentant légitime du Sahara occidental, territoire non-autonome inscrit sur la liste du Comité en charge de la décolonisation. Dès l'ouverture des travaux du séminaire, nombre de pays membres et participants ont exigé du président du Comité, l'ambassadeur d'Antigua et Barbuda, de définir la qualité de la présence des deux personnes en question à cette rencontre. Le Président du Comité a fini par admettre publiquement que les "deux individus" sont présents en qualité "d'invités personnels". Ce n'est donc pas au titre de représentants du peuple du Sahara occidental ni en une quelconque présumée qualité de représentant élu que ces "deux individus ", selon les propres termes du président du Comité, ont été admis à ce séminaire. Et pour lever tout équivoque aucun des deux individus en question n'a pu prendre place aux côtés des représentants des territoires non-autonomes, lieux réservés aux seuls représentants reconnus des 17 territoires non autonomes. Et c'est bien la délégation du Front Polisario, conduite par le brillant diplomate sahraoui, le docteur Sidi Omar qui a pris part à ce séminaire en tant que seul et unique représentant légitime du peuple sahraoui. La présentation du docteur Sidi Omar a capté l'intérêt de l'ensemble des participants qui lui ont demandé d'informer le Comité de décolonisation des développements concernant la question du Sahara occidental, de l'organisation du référendum d'autodétermination, de la dernière résolution du Conseil de sécurité et même des actions que le Front Polisario estimerait opportun d'entreprendre par le Comité. N'ayant pas atteint les objectifs qu'elle croyait pouvoir obtenir, la très nombreuse délégation marocaine a tenté en vain de consigner la participation de ces individus dans les documents du séminaire, comme "élus locaux de Dakhla et de Laâyoune", villes sahraouies occupées. Les membres du Comité, malgré la forte mobilisation des alliés du Maroc, ont décidé d'établir un rapport de séminaire très court et de rejeter les noms de tous les intervenants sur toutes les questions inscrites à l'ordre du jour dans le seul but d'éviter que le nom de l'un des deux individus, ayant lu une déclaration à l'invitation personnelle du président, ne figure dans le rapport officiel du séminaire.