Les visites de travail et d'inspection des membres du gouvernement se succèdent à Annaba. Elles sont toutes porteuses de projets socio-économique. Mis à exécution, ceux-ci sont synonymes de richesses et d'emplois dans une wilaya qui, malgré les moyens dont elle dispose, n'arrive pas à se développer. C'est pourquoi les déclarations de M. Youcef Yousfi, ministre de l'Industrie et des Mines en visite de travail et d'inspection de son secteur ce lundi à Annaba, devraient être interprétées comme étant des mises au point. Des rappels à l'ordre aussi aux gestionnaires qui se laissent bercer par le poste alors qu'ils sont en charge de projets en cours de réalisation, à lancer ou projeter. C'est la conclusion à tirer du point de presse animé par Youcef Yousfi. Il a révélé que l'Algérie se lancera dans les prochains jours dans la réalisation d'un des plus importants complexes miniers de phosphate d'Afrique. Il sera implanté à Oued Keberit dans la wilaya de Souk-Ahras. «La mise en place de toutes les installations de production et la réhabilitation de la voie ferrée Tébessa-Annaba nécessiteront une enveloppe financière de 10 milliards de dollars. C'est pourquoi nous allons faire appel à des partenaires», a-t-il précisé Il devait également aborder la question des activités des mines de fer de Ouenza et Boukhadra dans la wilaya de Tébessa. «Elles seront modernisées pour faire passer la production à 3 millions de tonnes alors qu'elle est actuellement à peine à 1 million de tonnes. Quant à Ghar Djebilet (Tindouf), importante mine de phosphate si ce n'est l'une des plus importantes sur le plan mondial, son exploitation nécessiterait un investissement en partenariat. «Ce qui impose la recherche de partenaires» a-t-il révélé. Avant de quitter Annaba pour Tébessa, le ministre a inauguré l'unité de production de papier et impression, et a visité l'unité «Raylan» spécialisé dans la fabrication des articles ménagers ainsi que le laboratoire de production de médicaments. Mais, bien avant d'arriver à ce niveau de déclarations, le ministre avait exprimé de nombreuses satisfactions. Cela a été le cas à Ferrovial, une entreprise en déficit de commandes qui a rebondit grâce à la volonté de ses cadres et agents. Et pourtant, malgré son fort potentiel de production du ferroviaire comme les wagons, les fours incinérateurs des déchets médicaux, châssis de bogies, des pièces pour l'industrie automobile et ceux pour tramway, elle était difficilement sollicité. «Bien que nous ayons des pièces dont elle a besoin et que nous sommes ses associés conformément à un contrat, Cital ne nous sollicite pas. Notre taux d'intégration à ce niveau est totalement nul», a indiqué le président-directeur général El Hachemi Bouyoucef dont l'entreprise a bénéficié de 4.210 millions DA pour la réhabilitation des installations de production. Il n'en demeure pas moins que ce gestionnaire a réussi à relever financièrement son entreprise et à inscrire des perspectives très prometteuses. A Cital, l'on s'est contenté de rabâcher ce qui a été maintes fois dit ou exposé lors de précédentes visites. Le ministre n'a pas manqué d'attirer l'attention des gestionnaires de cette société mixte sur la nécessité de stimuler l'intégration des produits algériens. «Il y a des cartes-mères produites localement par l'Eniem en mesure d'être adaptées aux équipements du tramway. Il est nécessaire de le faire», a estimé le ministre. Ce qui, certainement, ne sera pas le cas à brève échéance quand on sait que les effectifs de Cital ont été instruits à ne souffler mot sur leur situation socio-professionnelle. Telle que celle de travailler sous contrat temporaire et révocable. Ce qui n'est pas le cas au complexe sidérurgique d'El Hadjar. Le ministre s'est attardé à visiter le Haut-Fourneau, les deux laminoirs et le laboratoire de recherche. Il avait préalablement animé un bref point de presse. Il en a profité pour exprimer sa satisfaction quant aux avancés enregistrés à Ferrovial et à Sider. Devenue totalement la propriété de l'Etat algérien qui a investi 92 milliards DA, Sider a relancé ses activités après une importante opération de réhabilitation. Ce montant représente la dette laissée par ArcelorMittal à son départ. Même si le ministre ne soufflera mot sur les conditions ayant présidé à la constitution de cette dette, des indiscrétions indiquent que l'effacement de celle-ci était l'une des conditions sine qua non avancée par ArcelorMittal pour mettre un terme au partenariat avec Sider.