Les festivités du 45e anniversaire du déclenchement de la lutte armée sahraouie, organisées, dimanche à Tifariti, dans les territoires sahraouis libérés ont été marquées par une forte présence de délégations étrangères solidaires avec le peuple sahraoui et sa cause juste pour l'indépendance. Organisées sous le haut patronage du président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Secrétaire général du Front Polisario, et Chef suprême des forces armées sahraouies, Brahim Ghali, ces festivités enregistrent la participation de délégations représentées par les ambassadeurs du Viet Nam, de l'Equateur, de la Namibie, du Cuba, et de l'Afrique du sud, et de diplomates d'Ethiopie, de Kenya, d'Ouganda, d'Angola, de Nigeria et d'autres pays solidaires avec la cause sahraouie, ainsi que deux délégations des associations de la Société civile algérienne et mauritanienne. Plusieurs unités, formations et bataillons de l'Armée de libération sahraouie ont pris part à des parades militaires sous le slogan «la Force de la détermination et de la volonté pour imposer l'indépendance et la souveraineté». A noter que la majorité formations et des unités militaires ayant participé à ces festivités sont composées de jeunes sahraouis volontaires par centaines pour défendre le droit du peuple sahraoui à la liberté et à l'émancipation, et qui ont reçu un entrainement militaire professionnel et de qualité, selon les responsables du Front Polisario. Selon le Commandement de l'armée sahraouie, les catégories ayant rejoint les rangs de l'armée de libération et qui ont pris part aux festivités, ne représentent que des exemples de la force militaire sahraouie qui croit en la doctrine militaire «l'indépendance ou tomber en martyr». L'armée sahraoui a exposé, à cette occasion, une partie de son matériel et moyens destinés à la protection des territoires libérés de l'ennemi ou des réseaux de criminalité organisée et à assurer la sécurité à toutes les régions sahraouies libérées, en mettant en échec toutes les opérations exécutées par les bandes spécialisées dans le trafic de drogue et qui ont un lien direct avec l'occupant. Les parades ont pris fin par un exercice tactique pour la libération d'otages et qui a été exécuté par des membres de la Gendarmerie nationale sahraouie. L'assistance s'est rendue, par la suite, à une exposition de photos et de documents qui mettent en exergue les différentes étapes de lutte du peuple sahraoui. Le ministre sahraoui de la Défense, membre du secrétariat national du Front Polisario, Abdallah Lahbib avait affirmé auparavant que la célébration des fêtes nationales dans les territoires libérés se voulait "une consécration de l'exercice de la souveraineté sur ces territoires", réitérant la disposition de l'armée sahraouie à les défendre et à payer un lourd tribut en vue de recouvrer la souveraineté de l'Etat sahraoui sur l'ensemble de ses territoires. Le ministre sahraoui a souligné que la célébration des fêtes nationales dans les territoires libérés, à l'image du 45e anniversaire de la journée nationale de l'Armée de libération populaire sahraouie (ALPS), coïncidant avec le 20 mai, se voulait «une consécration de l'exercice de la souveraineté de l'Etat du Sahara occidental sur ses territoires», ajoutant que «l'ALPS est présente dans ces territoires depuis 1975 et non pas d'aujourd'hui, d'autant qu'une grande partie de ces territoires a été libérée dans les années soixante-dix du siècle dernier». M.Lahbib a réaffirmé, à ce propos, "la disposition de l'ALPS à défendre ces territoires et à payer un lourd tribut pour recouvrer la souveraineté de l'Etat sahraoui sur l'ensemble de ses territoires". Le peuple sahraoui a édifié un Etat et oeuvre à parachever sa souveraineté sur l'ensemble de ses territoires L'ambassadeur de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) à Alger, Abdelkader Taleb Omar a affirmé, mercredi, que les Sahraouis avaient réalisé de grands acquis, à travers «l'édification d'un Etat fort et opérationnel sur les plans administratif, judiciaire, législatif et politique» et poursuivaient la bataille du parachèvement de sa souveraineté sur l'ensemble de ses territoires occupés. Sous occupation marocaine depuis 42 ans, le peuple sahraoui, persécuté, contraint à l'exode et au statut de réfugié, «n'est pas resté passif», a déclaré à l'APS M. Taleb Omar, indiquant qu'au contraire, il a proclamé son Etat et veillé à l'édification d'institutions étatiques fortes, partant du pouvoir exécutif (gouvernement) et des institutions et établissements répartis à travers les wilayas, daïras et circonscriptions administratives, prodiguant des services en matière d'éducation, de santé, de justice et d'autres, dans des conditions difficiles. Les institutions de l'Etat sahraoui englobe un pouvoir législatif, à savoir son parlement, qui tient des réunions périodiques, contrôle l'action du gouvernement et exerce à travers des législatures, au sein duquel les représentants de toutes les franges de la société sahraouie sont élus, outre un pouvoir judiciaire englobant des tribunaux, le ministère public, des magistrats, des avocats, ainsi qu'une armée populaire assurant la protection et la sécurité et d'autres institutions gérées par des cadres sahraouis, a-t-il rappelé. Apres le retrait de l'armée espagnole, le territoire ne comptait pas de diplômés universitaires, ni de cadres supérieurs ou de spécialistes, mais "aujourd'hui, l'Etat sahraoui recèle des spécialistes, des diplômés des instituts universitaires et des cadres d'Etat dans différentes spécialités, tant à l'intérieur des territoires sahraouis libérés qu'à l'étranger", a soutenu le diplomate sahraoui. M.Taleb Omar a tenu à souligner que le Front Polisario comptait des personnalités et des responsables, à travers les continents et au sein des organisations internationales, dont des représentants et des ambassadeurs, outre les autres composantes de l'Etat sahraoui, en attendant la libération totale des territoires sahraouis. «Il y a environ un tiers des territoires sahraouis qui sont libérés dont l'occupant marocain nie l'existence, mais qui existent réellement depuis le cessez-le-feu de 1991», a-t-il indiqué. «L'Etat sahraoui a considérablement consolidé ces acquis aujourd'hui, grâce à la reconnaissance internationale arrachée du droit de son peuple à l'autodétermination et à l'indépendance», à travers un mouvement international de solidarité en Afrique, en Amérique Latine, en Europe et en Asie, soutenant la légitimité de l'Etat sahraoui, outre le soutien dont jouit la cause auprès de l'ONU, sur la base du droit international», a indiqué le diplomate sahraoui. «La cause sahraouie, forte de soutien et d'appui, est une cause claire et évidente sur les plans légal, humanitaire, politique et judicaire», constituant, ainsi, «un capital solide» pour l'édification des fondements de l'Etat sahraoui, a ajouté l'ambassadeur. Le Polisario prêt à des négociations directes avec le Maroc en bonne foi et sans préalables Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et Secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a réaffirmé dimanche à Tifariti que le Front Polisario était prêt à engager des négociations directes avec le Maroc en bonne foi et sans préalables, invitant le Maroc à «faire prévaloir la raison». Dans son allocution d'ouverture des festivités officielles du 45e anniversaire du déclenchement de la lutte armée sahraouie, le président de la RASD a précisé que «le Front Polisario, en tant que seul et unique représentant légitime du peuple sahraoui, est prêt à engager des négociations directes avec le Maroc en bonne foi et sans conditions préalables en vue de parachever le processus de décolonisation du Sahara occidental et assurer au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination et à l'indépendance». Le secrétaire général du Front Polisario a mis en avant la nécessaire mise en oeuvre de la dernière résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental et de la décision du 30e sommet de l'Union africaine (UA), appelant le Gouvernement marocain «à faire prévaloir la raison et la logique et à faire montre d'une volonté politique courageuse pour respecter la légalité internationale en faveur d'une paix juste et durable au Maghreb».