En raison de la particularité de la République sahraouie et compte tenu de la poursuite du “combat libérateur”, le Front Polisario demeure “le cadre politique” qui regroupe et mobilise politiquement les Sahraouis. La République arabe sahraouie démocratique (RASD) a été proclamée à Bir Lahlou, le 27 février 1976, par le Front Polisario, pour combler le vide laissé par le départ de la puissance coloniale espagnole. La RASD est membre de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) depuis 1984 et membre fondateur de l'Union africaine (UA). L'Etat sahraoui s'est construit dans l'exil, après l'invasion militaire marocaine du territoire sahraoui, puis son annexion. Pourtant, malgré la guerre et les conditions d'exil très difficiles des Sahraouis, l'Etat sahraoui s'est doté d'institutions, en prévision de l'indépendance du territoire. L'existence de ces institutions obéit à plusieurs logiques, dont la réalisation de l'indépendance nationale et le parachèvement de la souveraineté nationale sur l'intégralité du territoire national non amputé. En raison de la particularité de la République sahraouie et compte tenu de la poursuite du combat libérateur, le Front Polisario demeure le cadre politique qui regroupe et mobilise politiquement les Sahraouis. Cela dit, le droit de création d'associations et de partis politiques est reconnu et est garanti dans la Constitution sahraouie, après l'établissement total de la souveraineté sur le territoire national. Aujourd'hui, la politique de repeuplement des zones libérées du Sahara occidental (sous le contrôle de la RASD) et le lancement de projets sociaux sont plus que jamais à l'ordre du jour. Ils constituent la consécration non seulement des décisions prises, en décembre 2007, par le congrès du Front Polisario, mais également de la souveraineté sahraouie sur les territoires libérés par l'armée sahraouie (ALPS). Demain, la RASD célébrera son 33e anniversaire à Tifariti, justement dans les territoires libérés. Le choix de cette localité n'est pas fortuit, surtout après les promesses sans cesse répétées par l'ONU d'organiser un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui et les engagements reniés par le Maroc qui, maintenant, cherche à imposer le fait accompli colonial, à travers sa fameuse proposition d'autonomie. Et, c'est à la veille des festivités commémoratives que le nouvel envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a entrepris une tournée dans la région, qui l'a conduit principalement chez les Marocains et les Sahraouis. Le territoire du Sahara occidental, classé territoire non autonome par l'ONU, continue d'être occupé, en dépit de l'instauration, en 1991, du cessez-le-feu et de l'installation, la même année, de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). Pire, les territoires sahraouis occupés sont le théâtre de multiples violations des droits de l'homme, qui interpellent l'ONU, en particulier ses organes de décision, pour la protection de la population civile sahraouie. On comprend dès lors pourquoi les autorités sahraouies insistent sur la publication du rapport du Haut-Commissariat de l'ONU des droits de l'homme, élaboré en 2006, ainsi que leurs inquiétudes concernant le statut privilégié accordé (en octobre dernier) au Maroc par l'UE, sous la présidence française. H. A.