«Rues désertes, salons et vérandas pris d'assaut, cafés bondés : la Tunisie, suspendue à l'écran télé, retenait son souffle lundi soir en suivant, le cœur palpitant la première rencontre que livrait l'équipe nationale au Mondial Russie 2018. Face à l'Angleterre au stade de Volgograd (ancienne Stalingrad), les Aigles de Tunisie tenaient en haleine les millions de Tunisiens au pays, comme à l'étranger, mais aussi les fans du football dans le monde arabe. Sans avoir, en principe, le droit de décevoir. Hélas, le ballon rond en décidera autrement», écrivait un confrère tunisien. L'Angleterre a souffert, mais n'a pas raté son entrée en matière. La Tunisie, elle, s'est faite presque traînée à même le gazon lors des 20 premières minutes de jeu. Elle entame ainsi très mal sa Coupe du monde en se faisant battre par une sélection anglaise plus volontariste et engagée. Sa défaite, survenue à la dernière minute, ressemble à celle des Marocains face à l'Iran et l'Egypte devant l'Uruguay. Score final 2-1. Une défaite somme toute logique et qui aurait pu être plus large. Le jeu était brouillon, décapité, dévissé, noyé et sans réaction. Une défense perdue ne sachant que faire sur un périmètre «colonisé» par les Anglais. Lesquels auraient pu en faire une bouchée, remplir la cage et s'en aller. Les Aigles de Carthage encaissèrent le premier but survenu à la 11e, ce qui fut à l'origine d'une débâcle au niveau défensif. 24 minutes plus tard, la Tunisie obtient un penalty pour une faute sur Ben Youssef dans la surface de réparation, penalty transformé par Ferjani Sassi. Score : 1-1. L'accalmie s'installa en seconde mi-temps où les Tunisiens reprirent confiance et construisaient des phases de jeu qui donnera du fil à retordre aux Anglais. Les actions se faisaient plus menaçantes, et quelques précipitations venant du milieu offensif tunisien, faisaient échouer les tirs aux buts. Côté anglais, Harry Kane qui a enfilé son costume de sauveur a permis aux Anglais de débuter le Mondial par une première victoire face à la Tunisie. Les Anglais ont frappé la barre (39e), puis le poteau (45e), commençant à douter sans pour autant arrêter d'attaquer. La suite, on la connaît. Kane est à nouveau sorti de son terrier, marquant un doublé sur le fil. Le début de compétition parfait pour l'attaquant anglais qui permet à sa sélection de revenir à hauteur de la Belgique, leader du Groupe G grâce à sa victoire un peu plus tôt face au Panama (3-0). D'abord buteur dans le but vide après une tête de Stones repoussée par Hassen (0-1, 11e), l'attaquant des Spurs a remis ça en toute fin de match, trompant la vigilance de la défense tunisienne de la tête, sur un ultime corner (1-2, 90+1e). Le but de la victoire, au bout du suspense, alors que les Aigles de Carthage avaient tenu le choc jusque-là. A la veille du match, «le sélectionneur se voyait déjà en quarts de finale. On doute fort qu'il puisse y arriver avec ce catenaccio que même ses inventeurs italiens ont fini par reléguer au magasin des accessoires», écrivait un confrère tunisien dans sa dernière livraison, juste après la rencontre.