«La Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS) a mis hors service 90 000 cartes Chiffa, et ce, suite à des utilisations abusives et des fraudes», c'est ce qu'a déclaré, hier, le directeur du contrôle médical auprès de cette caisse, Djamel Mettari. Intervenant lors de l'Emission «Kahwa Djornan», le même responsable a expliqué que ces 90.000 cartes qui ont été bloquées ne seront pas retournées à leurs propriétaires, jusqu'à ce que l'argent qu'ils ont acquis illégalement soit remboursé. Dans le même contexte, il a fait savoir que certains médecins prescrivent d'autres médicaments en dehors des médicaments qui concernait leur maladie, tout en précisant qu'il y a deux façons de remboursement, soit payer le montant en entier, soit des versements pour ceux qui ne le peuvent pas. Le directeur du contrôle médical auprès de cette caisse, Djamel Mettari a assuré que cette caisse vise à appliquer des mesures draconiennes contre ces fraudeurs, tout en avertissant que la loi punit chaque fraudeur d'une peine d'emprisonnement d'au-moins un an à cinq ans et d'une amende de 500 à 20.000 dinars. Dans un autre volet, le même responsable a affirmé que plus de 14 millions et 774.000 congés de maladies ont été remboursés en 2016, contre 14 millions et 390.000 en 2017. Il a ajouté qu'en 2016, 17 milliards et 355 millions de DA ont été remboursés, contre 16 milliards et 813 millions en 2017, précisant que l'année 2017 a enregistré une petite baisse. Il est à rappeler que le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo), a affirmé, samedi dernier, que les cas de fraude des professionnels de santé dans le cadre du tiers-payant et de la carte Chiffa sont «extrêmement limités», tout en appelant les pharmaciens à accomplir leur activité dans «le respect de la réglementation» en vigueur. Selon un communiqué de cette organisation syndicale, «le pharmacien d'officine n'est pas le seul intervenant dans le système du tiers payant et les cas de fraude des professionnels de santé restent extrêmement limités, et s'il en existe, les pharmaciens d'officine, ainsi que leur syndicat, le Snapo, s'en disculpent et s'en désolidarisent», ajoutant que «l'assuré social reste l'unique responsable de l'usage de sa carte Chiffa, et le pharmacien d'officine est un professionnel de santé, seul dispensateur du traitement, qui respecte ses engagements conventionnels, et continuera à prendre en charge ses patients avec humanité, et avec toute sa conscience professionnelle». Le Snapo qui dit avoir «malheureusement noté que certaines déclarations portent préjudice à l'image du pharmacien et de la profession», souligne que «plus de 11.000 pharmaciens sont conventionnés avec la Cnas et la Casnos, et que c'est grâce à leurs efforts et à leur engagement, que plus de 39 millions d'Algériens bénéficient du tiers payant et de leurs médicaments, dont les malades chroniques, retraités, et leurs ayant-droit». Il explique, à cet effet, que «face à la pénurie des médicaments et aux revenus financiers insuffisants de la majorité des assurés sociaux, qui, souvent, sont dans l'incapacité de s'acquitter des frais engendrés par le tiers payant, le tarif de référence, le payement des 20% du taux d'assurance non pris en charge par la sécurité sociale, ou le payement des médicaments non remboursables, le citoyen prie le pharmacien de lui remettre l'intégralité de ses médicaments tout en lui confiant sa carte Chiffa en attendant qu'il procède au payement de ses dettes». Le syndicat relève, dans ce sens, que ces dettes «mettent le pharmacien dans une situation encore plus délicate, car la situation économique de l'Officine ne fait que se dégrader, suite à l'érosion des marges, et à l'augmentation des charges engendrées par le tiers payant». Le Snapo soutient que le système Chiffa a réussi grâce à «l'engagement sans réserve» des pharmaciens algériens, qui ont de plus, adhéré pleinement à la politique nationale consistant à «encourager le médicament générique, et à la promotion du médicament et fabrication nationale».