Photo : Riad Par Nabila Belbachir «Il n'est plus possible de continuer à utiliser le vignettage classique compte tenu de la modernisation qui touche le secteur de la Sécurité sociale», a souligné M. Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, tout en annonçant qu'une étude sur le vignettage avec code-barres sera lancée au cours de l'année 2010 afin de remplacer le vignettage classique actuel. Lors de l'allocution qu'il a prononcée à l'occasion de la Journée nationale pharmaceutique organisée par le Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO), hier, à l'hôtel Hilton à Alger, le ministre a fait remarquer que cette opération sera menée en concertation avec les autres secteurs concernés car, dira-t-il, il s'agit d'établir une réglementation avec conjointement les ministères du Commerce et de la Santé ainsi que les laboratoires et les importateurs de médicaments. Dans ce contexte, il a souligné que l'introduction de cette nouvelle mesure de code-barres permettra plus de transparence, de contrôle et de rapidité dans le traitement des dossiers des assurés sociaux. M. Louh, à l'issue de cette journée, a insisté sur les réformes en cours dans son secteur en matière d'assurance maladie et de politique de remboursement du médicament. Ces réformes, selon lui, intègrent trois principaux axes, à savoir l'amélioration de la qualité des prestations, la modernisation ainsi que la préservation des équilibres financiers. A cet effet, le nombre de structures de la Caisse nationale d'assurance sociale (CNAS) et de la Caisse nationale des non-assurés sociaux (CASNOS) est passé de 679 en 1999 à 1 116 en 2010, de même le système du tiers payant qui permet de faire bénéficier 2 220 000 assurés sociaux en 2010. Par ailleurs, le premier responsable du secteur a affirmé qu'au 31 décembre 2009 plus de 2,4millions de cartes ont été fabriquées pour plus de 5,5 millions de bénéficiaires et que plus de 4 000 officines pharmaceutiques utilisent le système Chifa dontle dispositif est appelé à se généraliser d'ici à 2011. Sur un autre chapitre, le ministre a fait savoir que le nombre d'officines pharmaceutiques conventionnées a dépassé 8 600en 2009 alors qu'il était de 2 773 en 2002. D'où il a relevé que le décret exécutif de novembre 2009 fixant la nouvelle convention type entre les organismes de Sécurité sociale et les officines pharmaceutiques prévoit l'élargissement du tiers payant à de nouvelles catégories de bénéficiaires, le raccourcissement de moitié du délai maximum de paiement des factures du pharmacien conventionné ainsi que des mesures incitatives en faveur du pharmacien pour la délivrance des médicaments génériques et ceux fabriqués en Algérie. A ce propos, M. Messaoud Belambri, président du SNAPO, a indiqué que les pharmaciens d'officine étaient appelés à relever le défi de l'élargissement du système du tiers payant. Après l'intégration de l'hypertension artérielle, de l'asthme et de la maladie de Crohn dans le système du tiers payant, celui-ci a été élargi auxautres catégories d'assurés sociaux dans cinq wilayas pilotes, à savoir Boumerdès, Oum El Bouaghi, Tlemcen, Médéa et Annaba. Ces nouvelles mesures, prises par la CNAS dans le cadre de la modernisation, seront, selon le président du SNAPO, mises en œuvre en vertu de la nouvelle convention conclue entre la CNAS et le SNAPO. Celle-ci vise, selon lui, à élargir le réseau des pharmaciens d'officine utilisant ce système. Concernant le conventionnement du médecin traitant, le ministre a annoncé que cette opération a été élargie, depuis le mois de janvier 2010, à quatre wilayas (Médéa, Oum El Bouaghi, Boumerdès et Tlemcen), après avoir été lancée dans une agence CNAS pilote (Annaba) permettant ainsi à 110 médecins d'adhérer à la convention et à plus de 13 500 retraités de choisir leur médecin de famille. Il a été question également de la politique de remboursement du médicament et de la réforme du système national de Sécurité sociale consacré par la loi de finances 2010. M. Louh a relevé que les dépenses de santé de la Sécurité sociale ont connu une évolution plus rapide que ses recettes. En 2009, ces dépenses ont été évaluée à 160,3 milliards de dinars contre 155,3 milliards en 2008, sachant que la dépense du médicament (premier poste de dépense de l'assurance maladie) a connu un taux d'évolution annuel moyen de 18% durant les dernières années.