Aussi loin que l'on remonte dans le temps, on a toujours vanté les mains qui obéissent au cœur et à la raison : leur faisant faire ce qu'il y a de plus parfait en leur demandant de sans cesse se perfectionner pour mériter le titre de mains d'artiste. Avoir de bonnes mains, c'est avoir le don de faire des chefs-d'œuvre, par exemple des objets qui forcent l'admiration. Et, à titre d'illustration, rappelons-nous ce peintre, mondialement connu et qui avait le génie de reproduire avec des couleurs tout ce qui pouvait émerveiller et avec une main, l'autre ayant été immobilisée. Ce fut le cas aussi de notre peintre M'hamed Issiakhem, ami intime de Kateb Yacine, qui, avec une main, a réussi à se hisser au niveau des grands peintres du XXe siècle. Rien ne peut empêcher un artiste de réaliser ce qu'il y a de plus beau, apportant par -là les preuves irréfutables de ses qualités innées. Ce que le mot intelligence veut dire C'est grâce à l'intelligence de la main et de l'esprit que les arts et les sciences évoluent. Prenons l'exemple de la cuisine, a-t-elle été améliorée depuis des siècles ? Chaque génération de cuisiniers, en prenant en considération l'idée de chaque participant à une œuvre artistique de longue haleine, apporte un plus dans le cycle des inventions, à l'image du progrès dans les communications téléphoniques qui à l'origine se faisaient par des moyens archaïques avant d'arriver au stade de l'ordinateur le plus perfectionné et du téléphone portable d'aujourd'hui capable de faire tout ce dont l'homme a rêvé. Avoir l'intelligence de la main, c'est avoir cette qualité naturelle appelée l'intelligence dont le reflet en l'attention et qui guide la main dans toute activité manuelle. Grâce aux capacités de concentration et à l'intelligence de la main, le travailleur apporte à chacune de ses réalisations une touche supplémentaire de perfectionnement. Ce qu'on appelle en termes de l'anglais moderne d'actualité, un designer ou désigner ou le maître d'une discipline visant à la création d'objets d'environnement, d'œuvres graphiques, etc., à la fois fonctionnels, esthétiques et conformes aux impératifs d'une production industrielle. Ainsi que d'hommes et de femmes ont créé selon les critères du design. Une jeune personne qui a fait des études en commerce international laissant supposer un savoir approfondi dans son domaine et une réelle maîtrise des langues principales, nous a apporté les preuves de ses qualités de «désigneuse» (si le féminin existe), elle fait de la photo en reproduisant des dessins à valeur symbolique et à l'aide d'une lame gilette, sur une surface en polychrome. L'ensemble fait appel à un décryptage minutieux. La main renvoie à l'idée de travail manuel L'intelligence de la main signifie donc être capable d'innover dans un domaine artistique ou artisanal. Parmi les producteurs dans divers domaines comme la céramique, la bijouterie, la forge, l'artisanat du bois, il y a des créateurs et des imitateurs, cela est vrai dans tous les domaines. Que d'inventeurs y a-t-il eu dans l'art culinaire, ou la peinture et que d'usurpateurs ou de plagiaires a-t-on connus. Imaginons deux objets produits pour un même usage. Ils vous donnent à remarquer en les observant bien, une différence d'aspect extérieur. Vous finissez par vous rendre compte que si la forme est identique, il y a de grandes différences. Au toucher, vous sentez des bavures et des maladresses dans les motifs et les couleurs sur l'un, un lissage méticuleux et une proportionnalité dans les formes parfaites sur l'autre. Tout ceci incite à penser que les artisans n'ont pas tous la vocation du métier ou d'un art, ils ne travaillent pas tous pour les mêmes buts. Les uns ne cherchent qu'à s'enrichir en imitant les modèles inventés par les vrais artistes ou artisans, les autres, en revanche qui sont d'un perfectionnisme de bon aloi, font tout pour améliorer la vie des consommateurs en leur apportant par leurs innovations ou inventions tout ce qui peut leur procurer pleine satisfaction. L'intelligence de la main peut être mise en évidence dans le domaine de l'écriture, les utilisateurs de ce moyen de communication ont quelques -uns la plume facile, d'autres font des efforts pour bien former les lettres pour des messages importants qui rappellent les maîtres de la calligraphie qui s'évertuent à l'esthétique de l'écriture frisant parfois la fantaisie. Que d'application, de concentration ou reflet de l'intelligence, il est nécessaire de mettre en œuvre pour former de belles lettres en encre de chine, avec les pleins et les déliés, reproduire un message calligraphique digne des œuvres artistiques difficiles à déchiffrer ou réservées à un public averti. Les graphologues, spécialistes en psychologie et analystes des comportements humains, découvrent par leur travail de recherche des différences d'ordre psychologique chez tous les hommes d'écriture. Les résultats de leurs investigations ont permis une classification des états d'âme en nerveux, impulsifs, timides, calmes, vifs d'esprit, médiocres, intelligents, instables, versatiles. Ils n'ont pas le même niveau d'intelligence de la main. Lorsqu'on parle de main adroite ou maladroite, on ne peut que penser à d'autres hommes ou femmes qui écrivent mais pour produire des œuvres. Avant l'utilisation des touches que l'ordinateur qui donnent une écriture uniforme, les humains utilisaient la main dépendant du comportement de l'individu. L'expression «aiguiser le calame» signifie soigner son style. Tout le monde connaît le calame et comment il fonctionne.
