29 artistes peintres ont exposé leurs magnifiques œuvres à la galerie Ezzou'Art lors du vernissage qui a eu lieu dimanche dernier en soirée drainant une assistance nombreuse. Intitulée «Art et spiritualité», cette exposition qui regroupe de superbes calligraphies, miniatures et enluminures a été initiée à l'occasion de ce mois sacré de ramadhan par Mme Neggaz responsable de cette galerie. Cette floraison de couleurs, de traits, de tracés, de lignes, de courbes et de lettres plaide pour la richesse incommensurable de l'art musulman dans ces divers aspects de la calligraphie, enluminure et miniature. Ces plasticiens ont su avec doigté et habileté revivifier et revisiter à leur manière cet art ancestral. Comme par exemple, avec une touche de modernité une Khamssa se transforme en un éblouissant chef-d'œuvre. Les artistes présents par leurs œuvres tels que Aziri Leila, Boufeldji Hassiba, Chaouane Abdelrrahmane, Chegrane Noureddine, Driss Nabila, El Mai halim, El Mehdaoui Lyès et Guita Moncef représentent autant de styles différents et se caractérisent tous par des œuvres de haute facture. Chaque calligraphie a une signification particulière ou symbolise un thème en rapport avec une figure ou un fait de l'islam telle cette calligraphie tout de vert et dorée de Ouahmed Leila indiquant le lion, éloge de l'imam Ali. «Elle est effectuée dans un exercice de style en tuluthes, de lettres, accompagnées de points. L'autre oeuvre en écriture koufie géométrique montrant les compagnons du Prophète est une représentation datant du 17e siècle de la mosquée El Bardine du Caire. Une calligraphie du 16e siècle représente la mosquée Namanya de Baghdad. Ayat el Koursi. Il y a aussi ce tableau en koufi émanant de la mosquée du sultan Maouayid du 14e siècle du Caire et représentant Ayet El Koursi et cette empreinte du pied du prophète Mohamed qui se trouve au musée Topkapi à Istanbul et que l'artiste a désigné comme «la pantoufle du prophète», explique la responsable de cette galerie. Chaque tableau a une résonance symbolique inhérent à l'islam en témoignent ces intitulés des œuvres notamment Mosquée Essafir, Huitième nuit, Caravane des pèlerins, El Qods, Le Muezzin etc.. Savoir-faire et dextérité Les calligraphies de Yazid Kheloufi sont remarquables. Ce plasticien membre des artistes sans frontières s'inscrit dans une démarche originale et recherchée par des toiles d'une grande ingéniosité. «Je pars dans la recherche de la diversité dans la forme à l'unicité dans le fond, la célèbre théorie de l'unité existentielle du philosophe Ibn El Arabi. C'est une vision esthétique qui passe entre l'œil du corps à l'œil du cœur ; je m'exprime sur le grand répertoire soufi de la philosophie illuminatrice de l'illustre Chihab Eddine El Fuhrawardi», dit-il à propos de son œuvre. Expliquant son travail, il indique «ma technique repose sur des enduits rajoutés à la colle et après le séchage, j'étale la surface avec de l'argile que je cherche moi-même dans la nature. c'est un rituel pour moi». Les plasticiennes Driss Nabila et Loucif Radia se sont surpassées dans la technique du métal repoussé avec des objets d'art superbes qui se déclinent dans des assiettes et des chopes. Impeccablement ciselés, et finement exécutés ces objets constituent de véritables chefs-d'œuvre. Indéniablement, cette exposition traduit le savoir-faire et la dextérité de ces artistes. La touche personnelle de chaque artiste réside dans cet apport lié à la modernité pour revisiter d'augustes œuvres. Cette exposition riche et intéressante qui se tient du 14 au 31 août 2011 mérite vivement le déplacement.