Pour sa première page, la saison footballistique a écrit ces premiers mots sur son premier registre. Ce vendredi à Constantine, les deux premières équipes de la saison ont tenté de faire la différence, tant du côté du CSC que du NAHD. Le score d'un but partout, aurait convaincu les experts et les supporters si elles avaient réussi à offrir le meilleur spectacle. Mais l'énervement de quelques joueurs, plutôt côté locaux, avait remit sur le terrain une couche d'agressivité que l'on croyait révolue des agendas sportifs. Mais hélas, le mal semble faire partie de la culture du football. Il continuerait à souffrir de ces énergumènes qui sapent ce beau sport. Ne sachant pas reconnaître le «beau jeu» et n'étant pas imprégné de la morale du fair-play. A mesure que ce sport se développe, l'idéal n'est plus de jouer honorablement, pour la beauté du geste, mais, hélas de gagner à tout prix. Comme l'écrivain uruguayen Eduardo Galeano qui écrivait : «Le spectateur recherche un spectacle de qualité, sans se soucier de l'équipe qui le lui offre.» Le romancier anglais Nick Hornby, quant à lui écrit : «Le supporter désire avant tout une victoire de ses favoris, quelle que soit la qualité du match : il ne peut apprécier, sur le moment, les belles actions de l'adversaire. Une idée répandue veut que le supporter soit actif et le spectateur passif.» Tout spectateur est actif en ce sens qu'il observe ce qui l'intéresse, qu'il commente la partie, qu'il porte un jugement et en débat avec ses voisins de travées. Mais ce qu'ils condamnent c'est bien cette violence portée sous l'œil des caméras, et risque d'entacher cette reprise, si des dispositions sévères ne seraient pas prises dès aujourd'hui, au risque de la voir revenir au galop. Même l'arbitre n'a pas été épargné protestations se multipliant à chaque erreur commise par un joueur et non sifflée. Tous considèrent que ce discours relève du raccourci, de l'analyse simpliste. «Alors quand on fait du sport de haut niveau, je ne pense pas que ça puisse arriver un jour à qualifier un conseil, de simple discours», dit immédiatement l'ancien international des Fennecs Kouici. La motivation des joueurs est de la responsabilité de l'encadrement. Il parle de cohérence dans la gestion du groupe, d'implication des joueurs, de dialogue constant et de soutien public pour les garder dans le projet. Sauf exception, l'engagement des joueurs et leur motivation n'ont rien à voir. Un entraîneur dénonce cette analyse visuelle et ponctuelle, qui omet la tactique et la fatigue physique ou psychologique. Une équipe peut attaquer un match plein d'allant et sembler baisser les bras au bout de dix minutes : «L'adversaire maîtrise tellement la partie que la fatigue psychologique s'installe On a parfois l'impression qu'ils ne sont pas agressifs, qu'ils n'ont pas assez envie. Mais quand ça va d'un joueur à l'autre, tu sais que tu ne vas pas avoir le ballon.» Selon un psychologue : «Ce n'est pas un problème de motivation mais de considération de l'adversaire. Il y a eu un problème de définition de l'objectif et d'excès de confiance. Ce qui peut augmenter le mauvais stress, donner une agressivité qui ne permet pas d'être performant», et d'ajouter «Les sportifs qui durent le plus longtemps sont ceux dont la motivation repose sur le plaisir, mais dans le sport de haut niveau on a aussi besoin du résultat. Or, plusieurs études ont montré que l'argent anesthésiait cette motivation, sur les deux plans. Il y a une perte de repères. L'individu a tellement d'argent qu'il se demande pourquoi il est là.» Enfin, sommes-nous dans cette optique que développe ce psychologue, en l'occurrence : «Certains n'ont pas été formés au sens collectif. A 13 ou 14 ans, ils étaient déjà dans des histoires d'argent et de contrats. Ils ont été perturbés. Oui, parfois, on peut se tromper avec une génération. On ne peut pas imputer cet échec aux joueurs, mais à leur environnement.» Aujourd'hui après le match, quelques joueurs qui n'ont encore rien compris jugent leur comportement comme l'outil, qui est indiscutable pour que l'on évoque ses performances, manière de signifier à leurs fans qu'il est sévère. D'ailleurs, le technicien de la télé se voyait souvent dans l'obligation de couper le micro d'ambiance afin d'éviter aux familles d'écouter la très mauvaise symphonie venant des gradins. La majorité des joueurs disciplinés, intervenaient pour calmer leurs collègues, qui ne devraient pas être sur le terrain. Ce n'est que le lancement, espérant que la saison sera meilleure pour le bien du football national.