Le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, a affirmé lundi que la direction palestinienne dirigée par le président, Mahmoud Abbas, refuse de se soumettre au «chantage américain» et aux décisions prises par l'administration de Donald Trump concernant la relance du processus de paix au Proche-Orient, soulignant que «les droits constants des Palestiniens ne sont pas à vendre». Cité par l'agence palestinienne Wafa, le dirigeant palestinien a indiqué que «l'administration américaine avait mis fin à son rôle de médiateur dans le processus de paix et devient un partenaire de l'occupation israélien», considérant que cette politique américaine porte atteinte à «la stabilité dans la région dans tout son ensemble». Dans ce contexte, M. Hamdallah a invité le peuple palestinien à «soutenir la direction palestinienne pour confronter tous les défis se posant devant la question palestinienne», notamment, «l'accord du siècle», proposé par les Etats Unis pour le rétablissement de la paix au Proche-Orient. «La phase actuelle exige de tous les palestiniens d'assumer la responsabilité envers notre cause et nos lieux saints», a souligné le premier ministre palestinien, appelant «le mouvement Hamas de permettre au gouvernement palestinien d'assumer ses responsabilités dans la bande de Ghaza, dans l'intérêt du citoyen palestinien». «Il n'y aura pas d'Etat dans la bande de Ghaza ou un Etat sans Ghaza. Ceci requière de prévaloir l'intérêt national et de répondre à l'initiative du président Abbas de permettre du gouvernement d'assumer toutes les responsabilités et de restaurer l'unité entre les deux parties du pays», a tenu à préciser M. Hamdallah. Selon le dirigeant palestinien, «l'occupant israélien, bénéficiant du soutien de l'administration américaine, entrave la solution de deux Etats et les chances de parvenir à la paix et de la stabilité, à travers ces politiques d'expansion coloniale, d'attaques contre les lieux saints chrétiens et musulmans, notamment contre la mosquée d'Al-Aqsa et les plans de judaïsation de la ville d'El Qods occupée». Dénonçant la poursuite du blocus sur la bande de Ghaza et le ciblage des civils palestiniens, ainsi que l'exile forcé des palestiniens, le premier ministre palestinien a affirmé que l'annonce de l'administration de Trump d'arrêter les aides accordées au peuple palestinien est une tentative d'imposer l'accord du siècle et de faire chanter la direction palestinienne, après sa décision concernant la ville d'El Qods occupés et la question du retour des réfugiés. Pour M. Hamdallah, «les plans israéliens et américains visent à liquider la cause palestinienne et les droits nationaux dont le droit des palestiniens à la liberté, au retour et à l'autodétermination». L'administration américaine avait annoncé vendredi dernier qu'elle allait «rediriger» plus de 200 millions de dollars, soit près de la totalité des fonds initialement prévus pour les Palestiniens pour l'année fiscale 2018, vers «des programmes hautement prioritaires ailleurs». Cette décision fait suite à une série d'autres, dénoncées fermement par la communauté internationale et les dirigeants palestiniens, notamment la reconnaissance par Washington d'El Qods occupée comme la capitale d'Israël en décembre 2017 à la suspension des 200 millions de dollars d'aides versés par les Etats-Unis à l'Unrwa, l'agence onusienne qui prend en charge les besoins des réfugiés palestiniens. Après la reconnaissance par Donald Trump d'El Qods occupée comme capitale d'Israël, les responsables de l'Autorité palestinienne ont décidé de coupé les contacts avec les Etats-Unis le considérant désormais en tant qu'une nouvelle partie du conflit.