La chancelière allemande, Angela Merkel, sera lundi en Algérie pour une visite officielle à l'invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Au menu de cette visite, plusieurs dossiers épineux seront traités, notamment ceux relatifs à la migration clandestine et les centres de rétention. C'est la deuxième visite qu'effectuera la chancelière allemande en Algérie, après celle de 2008. Elle sera reçue par le président Abdelaziz Bouteflika, ainsi que le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, avec lequel elle animera une conférence de presse. En marge de cette dernière, les deux responsables aborderont divers dossiers liés aux relations bilatérales entre les deux pays, ainsi que les questions d'intérêt commun. La question d'ouvrir des zones de rétention en Algérie proposée par l'Europe a été totalement écartée par Alger en juin dernier. Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel avait totalement exclu que l'Algérie ouvre des centres de rétention, expliquant qu'elle «est confrontée aux même problèmes de l'Europe». Il est exclu, avait affirmé «que l'Algérie ouvre une quelconque zone de rétention. Nous sommes déjà confrontés aux mêmes problèmes. Nous procédons à des reconductions, mais nous le faisons selon des arrangements que nous avons avec les pays voisins», avait indiqué le chef de la diplomatie algérienne dans une interview à RFI, soutenant que lorsqu'il s'agit de la migration clandestine «il faut que les choses soient bien comprises». «Nous sommes confrontés aux mêmes problèmes. Quand il s'agit de la migration clandestine, il faut que les choses soient bien comprises. Nous connaissons les mêmes phénomènes, nous devons lutter contre la migration clandestine, dans le cadre des conventions des Nations unies, dans le cadre de l'arrangement avec les pays d'origine et les pays de transit», avait-il souligné, ajoutant que «c'est ce que nous faisons en tous les cas en tant qu'Algérie». Dans un message adressé à la Chancelière allemande, à l'occasion de la fête nationale de son pays, en octobre dernier, le président Bouteflika, a réaffirmé qu'il attendait «avec plaisir et fort intérêt» la concrétisation de sa visite en Algérie «pour impulser davantage la coopération bilatérale». Cette visite sera ainsi l'occasion de faire une évaluation des relations économiques entre l'Algérie et l'Allemagne et de renforcer les axes de partenariat pour une relation bilatérale économiquement dense. Plusieurs filières industrielles intéressent les entreprises allemandes dont particulièrement l'industrie mécanique, la sous-traitance automobile, l'énergie renouvelable, la chimie et l'industrie pharmaceutique. Dans la filière mécanique, l'Algérie et l'Allemagne sont déjà liés par des partenariats tels ceux de la production en Algérie de véhicules de la marque Mercedes-Benz entre le groupe allemand Daimler (société mère de Mercedes-Benz), la Société nationale de véhicules industriels (SNVI), le ministère de la Défense nationale (MDN) et le groupe émirati Aabar. Il s'agit de trois sociétés mixtes algéro-germano-émiraties créées en 2012 pour développer l'industrie mécanique en Algérie: Société algérienne pour la production de poids lourds Mercedes-Benz (SAPPL.MB) à Rouïba, Société algérienne pour la fabrication de véhicules de marque Mercedes-Benz (Safaa) à Tiaret et Société algérienne de fabrication de moteurs de marque Mercedes-Benz, Deutz et MTU à Constantine. Au total, plus de 200 entreprises allemandes activant dans différents secteurs sont implantées actuellement en Algérie et l'Allemagne a été classée 4ème fournisseur de l'Algérie en 2017 avec 3,2 milliards de dollars.