Le chef de la cellule de lutte contre le trafic de stupéfiants à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), le commissaire divisionnaire Djamel Guessoum, qui intervenait hier matin sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, a révélé qu'il y a une montée vertigineuse du trafic de drogue depuis 5 ans, qui a fait passer l'Algérie de pays de transit à pays de consommation, particulièrement pour les psychotropes. Mais concernant le cannabis, il y a une régression, depuis 2016, 2017, fait-il constater. Il rappelle que pour le cannabis, la première saisie considérée comme importante, 56 tonnes, effectuée par les services spécialisés de la DGSN, date de 2012 et en 2013, 40 tonnes. Il fait savoir que les saisies effectuées par la DGSN représentent entre 50 et 60% du total des saisies de drogue au niveau national. Il ajoute qu'en 2016, il y a eu une baisse nette, 25 tonnes, et en 2017, 6 tonnes. Djamal Guessoum fait observer qu'une quantité de 250 tonnes de cannabis a été saisie durant les 6 dernières années par les services spécialisés de la DGSN, auxquels s'ajoutent 12 kg de cocaïne, 32 kg d'héroïne et 3,6 millions de différents types de comprimés de psychotropes. Il ajoute que durant la même période, 150 000 personnes ont été arrêtées et présentées à la justice. Il a expliqué la régression du cannabis par le renforcement des moyens de lutte contre ce fléau et le redéploiement des forces de l'Armée nationale populaire en amont (villes frontalières) qui obligent les narcotrafiquants à contourner l'Algérie. Il fait savoir que plus d'une vingtaine de réseaux de trafic de drogue ont été démantelés. Pour Djamel Guessoum, l'ampleur prise par le phénomène de la drogue en Algérie a plusieurs raisons dont la position géographique du pays, comme carrefour de transit de la drogue vers l'Europe, le Moyen Orient et la zone du Sahel; les caractéristiques du territoire qui ont facilité le développement d'activités criminelles à ses frontières, particulièrement le trafic de stupéfiants. Il fait remarquer qu'il reste malaisé de connaitre précisément les types et les quantités réelles de drogue transportées via l'Algérie. Concernant le cannabis dont la seule origine, dit-il, est le Maroc, il note qu'il n'y a pas de chiffres exacts. Il fait observer qu'il n'y a pas que le cannabis, il y a les drogues dures pour lesquelles les narcotrafiquants, face à la riposte européenne, utilisent l'Afrique de l'Ouest et font transiter la marchandise par l'Afrique du Nord. Le chef de la cellule de lutte contre le trafic de stupéfiants, souligne que l'Algérie n'est pas comme les pays européens qui sont à 25% de consommation. Se référant aux statistiques établies par le CREAD en collaboration avec l'Office de lutte contre la drogue, qui relève du ministère de la Justice, à partir de 400 établissements scolaires, il y a moins de 1%, c'est-à-dire la proportion de ceux qui ont consommé une fois dans leur vie.