Tout le monde avait prédit une mission difficile des joueurs de l'Entente de Sétif au stade Al Salam au Caire en demi-finale aller de la Ligue des champions d'Afrique de football face au Ahly, mais la réalité était tout autre. Les Algériens auraient pu revenir avec un résultat moins sévère s'ils s'étaient appliqués un peu plus. En fait, ce sont plutôt les défenseurs sétifiens qui ont facilité la tâche aux Egyptiens. Deux à zéro, c'est trop cher payé pour les Noir et Blanc qui, en début de partie, avaient bien réagi en occupant le terrain comme il se doit, et jouant en bloc, ce qui a gêné les Cairotes avant qu'ils ne lâchent, 20 minutes après le coup d'envoi. Sans complexe, les Algériens pressaient les joueurs du Ahly dans leur camp avant de leur céder le «gouvernail». C'est l'erreur qu'il ne fallait pas commettre. Les locaux n'attendaient que ça. Ils reprennent les choses en main et tentent des incursions par les ailes. Un premier but est annulé pour une position de hors-jeu. Quelques instants plus tard, les Egyptiens inscrivent un but sur une action identique, Walid Soliman (23') profite d'une erreur de marquage pour envoyer le ballon de la tête au fond des filets. Il profite de la «gentillesse» des défenseurs algériens. En fait, l'axe central est défaillant comme le reste de la défense. Beaucoup d'erreurs, fébrilité, manque de concentration… compliquent la situation du représentant algérien qui laisse les joueurs du Caire jouer à l'aise. Et c'est donc logiquement qu'intervient le second but, dans un moment sensible, soit à la 41', juste avant la pause. Autre erreur, autre but. Mohareb fait ce qu'il veut dans la surface de réparation, le défenseur Bedrane est incapable de réagir, encore moins le gardien Zeghba qui manque de punch sur cette action. Grosse déception dans le camp sétifien. Cette manche a été décevante. A la reprise, l'on s'attend à pire. On redoute la fatigue surtout que l'ESS enchaîne les rencontres. Bakir remplace Guecha, les Sétifiens se ruent vers l'attaque dans l'espoir d'inscrire le but qui vaudra son peson d'or au match retour. Djahnit annonce la couleur sur une première occasion par un tir croisé. Quelques instants plus tard, il récidive en pénétrant dans la surface de réparation, il ne peut ouvrir la marque en tirant dans un angle fermé. Servir un camarade aurait été plus judicieux. Entre-temps, Djabou, le maître à jouer de l'Entente tente de réorganiser le jeu en vain. Le club algérien ne montre pas grand-chose. Il faillit même encaisser un 3e but lorsque Azarou se trouva seul face au gardien sétifien Zeghba, la balle est repoussée par le poteau. Les Egyptiens, loin de leur forme habituelle, reprennent les choses en main, et tentent d'aggraver le score pour se mettre à l'abri, en prévision de la manche retour qui aura lieu le 23 octobre prochain au stade 8-Mai 45 à 20h. Ils savent que le stade fera le plein, les supporters d'El Kahla seront d'un apport considérable, ce qui n'est pas le cas pour l'équipe d'Al Ahly qui joue devant un nombre de fans très réduit, et cela, pour cause de sécurité. D'ailleurs beaucoup de journalistes, égyptiens et étrangers, n'ont pu accéder au stade à cause des mesures de sécurité draconiennes imposées par les responsables du stade. Une défaite certes difficile à avaler, mais pas impossible à remonter. Cela dit, l'entraîneur Taoussi devra revoir sa copie car celle présentée mardi soir était mauvaise. Beaucoup de choses sont à revoir pour, pourquoi pas, refaire le scénario de 1988 lorsque l'ESS, dans cette même compétition et à ce même stade et avec ce même score, avait renversé la vapeur lors de la manche retour en inscrivant 2 buts pour aller vers la série des tirs au but qui lui permettra d'aller en finale. C'est dire qu'en football, tout est possible, seulement, il faut se remettre en cause et voir ce qui n'a pas fonctionné. Il reste encore une vingtaine de jours, assez pour Taoussi et consorts de recharger les batteries. Enfin, dans l'autre demi-finale disputée un peu plus tôt à Luanda, les Angolais de Primeiro De Agosto ont battu les Tunisiens de l'ES Tunis (1-0). Le match retour aura lieu mardi 23 octobre au stade olympique de Radès (Tunis) à partir de 17 heures.