Le candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro arrive largement en tête du premier tour de la présidentielle au Brésil en obtenant 48,12% des voix, selon des premiers résultats partiels, et sera opposé au deuxième tour le candidat de la gauche, Fernando Haddad (26,9%). Ces premiers résultats, annoncés par le Tribunal supérieur électoral (TSE) portent sur le dépouillement de 72% des urnes. Ils ont été accueillis avec une grande déception par les partisans de Bolsonaro, qui voit apparemment s'évanouir ses chances d'être élu dès le 1er tour. Les Brésiliens ont voté en masse pour lui dimanche, portés par l'espoir d'un changement dans ce pays en crise. Des quartiers chics de Sao Paulo aux favelas de Rio de Janeiro, 147 millions d'électeurs se sont rendus aux urnes dans ce pays où le vote est obligatoire. Tous ont exprimé l'espoir que ce scrutin apporte le "changement" dans un Brésil rongé par une crise économique et politique aigüe, une violence endémique et d'innombrables scandales de corruption. Le candidat du PT, Fernando Haddad, 55 ans, principal rival de Bolsonaro, a voté à Sao Paulo, ville dont il fut maire, entouré de militants chantant à pleins poumons pour couvrir un concert de casseroles. "Le Brésil court un grand risque de fouler au pied 30 ans de conquêtes" sociales et démocratiques, a-t-il averti. A la veille du scrutin, les instituts Ibope et Datafolha ont accordé à Bolsonaro, du Parti social libéral (PSL), 40 et 41% des intentions de vote, devant Haddad, (25%) qui a remplacé l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva - emprisonné pour corruption et inéligible. Le duel qui se profile au second tour pour succéder au très impopulaire Michel Temer sera le résultat d'une attraction des électeurs vers les extrêmes, concomitante à l'effondrement du centre, notamment le grand parti PSDB de Geraldo Alckmin. Ciro Gomes (PDT, centre gauche) n'avait que 13 à 15% des intentions de vote, alors qu'il est le mieux à même de battre Bolsonaro au 2e tour. Les élections des gouverneurs et des assemblées des 27 Etats, des 513 députés de la Chambre basse et des deux tiers des 81 sénateurs ont également eu lieu dimanche. Elles ne devraient toutefois pas transformer radicalement le paysage politique.