Bien avant son installation au titre de wali de Annaba, Tewfik Mezhoud avait tenu à effectuer, en toute discrétion, des visites à travers les quartiers et cités des différentes communes. Ce qui lui a permis de relever les insuffisances et dysfonctionnements dans la gestion de l'une ou l'autre des 12 communes. Il les connaît bien de par la qualité de secrétaire général de wilaya et celle de wali par intérim qu'il avait exercées il y a quelques années. C'est dire que les élus et autres intervenants ne pouvaient pas lui faire passer les vessies pour des lanternes en termes de projets à réaliser, de lotissements à concevoir et d'investissements public et privés à prévoir. C'est ce qu'il a démontré ce dernier jeudi, lors de la visite de travail et d'inspection qu'il a effectuée sur différents sites des communes de Annaba et El Bouni. Elle lui a permis d'établir un état des lieux, de situer les capacités professionnelles de ses proches collaborateurs à l'accompagner dans la concrétisation de nombreux projets et celles des opérateurs économiques à respecter les délais d'exécution des travaux. Pour ce faire, il a appelé les représentants de la presse à le suivre dans la prise en charge de tous les secteurs pour le bien de la population. Ce qui semble l'avoir incité à affirmer et à réaffirmer sa volonté de se positionner dans la proximité directe des habitants. De mettre en garde les membres de son exécutif quant aux défaillances générées par la mauvaise gouvernance. Tout au long des six étapes constituées de différents chantiers, dont les viaducs reliant la corniche de Ras El Hamra à Oued Bakrat, ceux de Sidi Brahim et Aïn Khrouf, l'aménagement de la gare ferroviaire, le parking de l'aéroport Rabah-Bitat et la gare maritime (celle-ci doit être achevée dans les 6 prochains mois), Tewfik Mezhoud a critiqué les malfaçons et les retards dans l'exécution. Il a multiplié ses messages clairs ou teintés d'aprioris quant à la définition d'une collaboration de type nouveau basé sur la solidarité entre les communes, entre celles-ci, la wilaya et les habitants de la ville. Nombre de ces deniers qui en sont dans le besoin, bénéficierons chacun dès le début du mois de novembre, d'un logement social. «Ensemble pour faire de notre ville un joyau et la fierté des Annabis. Les contacts responsables/citoyens seront le moyen de communication de part et d'autre. Le lundi sera jour consacré à la réception du public par les services de la wilaya», dira le wali en réponse à des doléances de plusieurs citoyens. Comme il a appelé à la pérennisation de l'action citoyenne pour que Annaba reprenne sont titre de ville propre. Tewfik Mezhoud a également appelé à l'institutionnalisation de l'action citoyenne afin qu'elle s'inscrive dans la durée. Sa démarche trouve sa justification dans l'état d'insalubrité dans lequel il a affirmé avoir trouvé la commune chef-lieu de wilaya avec ses voies routières en mauvais état et ses zones inondables. Dans ses propos, Tewfik Mezhoud ne cessait de souligner que c'est d'abord dans la tête qu'un combat se mène et se gagne. «Il est également possible de vaincre les inondations sans que l'argent ne s'impose comme l'indispensable sésame. L'argent ne pense pas. L'argent est au service de l'homme. Voilà la clé de tous les possibles. Des hommes et des femmes solidairement soudés dans une action concertée pour un bon développement local», a-t-il affirmé. C'était comme s'il insistait auprès de chacun à les traduire comme étant des messages entrant en ligne de compte dans la prise en charge des problèmes. C'est dans ce sens qu'il interpellait constamment les membres de son exécutif. Les questions du wali étaient toujours les mêmes : sous quel angle de vue ces projets sont appréhendés en termes de financements, de choix des entreprises, de la qualité des matériaux utilisés, dans quel état d'esprit sont-ils abordés et quels sont les délais impartis pour leur achèvement ? D'où cette tendance à l'approche pragmatique des projets. Ce pourquoi, tout en affirmant que le destin de la ville se trouve entre les mains de ses habitants, Tewfik Mezhoud réitérait sa volonté de créer une nouvelle image de Annaba. Ce qui ne l'a pas empêché de préciser que le destin de celle qui fut la capitale économique du pays, se trouve entre les mains de ses habitants. Il reste que ceux-ci doivent d'abord croire au changement, s'affirmer comme en étant les acteurs, se convaincre d'être leurs propres sauveurs et matérialiser le rêve du changement adossé à une série d'actions citoyennes. C'est, d'ailleurs, à ce titre que le premier magistrat de la wilaya a souligné la nécessité d'utiliser des matériaux de bonne qualité. «Il ne faudrait tout de même pas qu'on nous impose des déchets à l'exemple du bitume qui se détériore moins de 24 heures après avoir été exploité», a-t-il indiqué. Abordant la question du commerce informel, le wali a exprimé son intransigeance quant à le combattre avec force. Tewfik Mezhoud a abordé la question des faux investisseurs. Il a pointé du doigt ceux qui arrivent à la wilaya sans le sou, décrochent grâce à des complicités un lot de terrain, se présentent à la banque pour bénéficier d'un crédit bancaire avant de disparaître. «Tout ceci ne sera plus toléré», a-t-il souligné avant d'interpeller deux de ses proches collaborateurs qui, légèrement en retrait, paraissaient ne pas être intéressés par la présentation des projets. Sur sa lancée, il a qualifié de grossières manipulations le comportement de quelques jeunes. Torse nu et gesticulant à qui mieux-mieux, espérant, par cette façon, décrocher un logement social ou un autre avantage. Abordant la question de l'environnement, Mezhoud Tewfik a parlé de zéro nid de poule, zéro ordure et déchet, zéro ferraille et autres carcasses de véhicules. C'est donc, dans le sens de l'esprit, ordre, nettoyage et sécurité qu'il a estimé nécessaire le lancement d'actions de sauvegarde de l'environnement par les P/APC. Et joignant le geste à la parole, il mettra en terre 2 arbrisseaux à la sortie de l'aéroport Rabah-Bitat.