Les Etats-Unis concrétisent leur retrait de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 et accentue la pression sur Téhéran, en rétablissant un second volet de mesures de sanctions le lundi 5 novembre à 13h30 TU, concernant notamment le secteur énergétique où la dépendance aux hydrocarbures reste forte, les exportations de pétrole, selon la Banque mondiale, assurant 40% des recettes de Téhéran. Huit pays vont disposer d'une dérogation de six mois durant laquelle ils pourront continuer à importer du pétrole iranien. Sont concernés : la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud, l'Italie, la Grèce, la Turquie et Taïwan. Alors que Le Brent avait atteint le 3 octobre un pic de 86,74 dollars, le cours du pétrole du 05 novembre 2018 a été coté à 73,68 dollars le Brent (64,64 euros) et 63,70 dollars le Wit (55,89 euros) avec un cours dollar/euro 1,14, les bourses ayant anticipé les sanctions contre l'Iran A la suite du mouvement de contestation populaire qu'a connu l'Iran de fin décembre 2017 à début janvier 2018, le taux de change s'est considérablement dégradé, la volatilité s'est accentuée, et l'écart entre le cours officiel et celui du marché parallèle s'est élargi et entre le début du mois de décembre 2017 et le début du mois mars 2018, le rial s'est déprécié fortement par rapport au dollar. Ainsi, le le Rial iranien (IRR) a été coté à 14777,90 pour un euro en 2011, 15643 un euro en 2012, 24456 un euro en 2013, 34653 un euro en 2014, 32188 un euro en 2015 le 19 mai 2017 à 36335 IRR un euro. Le 07 aout 2018 annonce des sanctions à 42105 un dollar officiel s'échange à 50965, un euro, donc une très forte dépréciation de la monnaie iranienne qui influe sur le taux d'inflation. Sur le marché noir, selon le Financial Information Market, site référence sur les fluctuations du marché des devises. le dollar avait dépassé les 50 000 rials en avril 2018, et depuis juillet 2018, plus de 65.000 rials, avec le risque d'aller vers 90.000/100.000 malgré les menaces des autorités de l'interdiction à tout citoyen de posséder l'équivalent de plus de 10 000 euros en devises étrangères et contre tous ceux qui pratiquent d'autres taux de «poursuites judiciaires», comparables à celles réservées aux «trafiquants de drogues». Selon le FMI, le taux d'inflation a été de plus de 35% entre 2012/2013 et grâce à une plus grande rigueur budgétaire ramené à 15,6% en 2014, 12,0% en 2015, 8,9% en 2016, 8,0% en 2017 mais repart à la hausse à 13,7% en juin 2018 dont l'inflation alimentaire atteint plus de 20% expliquant les récentes tentions sociales et le relèvement du taux d'intérêt bancaire qui est de 18% en juillet 2018 ce qui ne fera que freiner l'investissement. En fait ce taux est beaucoup plus élevé selon Steve H. Hanke, professeur d'économie appliquée et codirecteur de l'Institute for Applied Economics and the Study of Business Enterprise à l'université Johns-Hopkins de Baltimore, tenant compte de la sphère informelle qui s'aligne sur le prix du marché libre. 4- L'Iran face aux sanctions américaines Les Etats-Unis concrétisent leur retrait de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 et accentue la pression sur Téhéran, en rétablissant un second volet de mesures de sanctions le lundi 5 novembre à 13h30 TU, concernant notamment le secteur énergétique où la dépendance aux hydrocarbures reste forte, les exportations de pétrole,selon la banque mondiale, assurant 40% des recettes de Téhéran. Huit pays vont disposer d'une dérogation de six mois durant laquelle ils pourront continuer à importer du pétrole iranien. Sont concernés : la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud, l'Italie, la Grèce, la Turquie et Taïwan. Selon l'agence Reuters en moyenne octobre 2018, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a extrait 33,31 millions de barils par jour (bpj) soit 390.000 bpj de plus qu'en septembre. une partie du supplément de production de l'OPEP provenant de l'Irak seconde réserve mondiale de pétrole (léger) à un coût inférieur à 20% de celui de l'Arabie Saoudite et en cas de stabilité pouvant facilement produire plus de 5/6 millions de barils /jour,, de la République du Congo et de la Guinée Equatoriale, qui ont rejoint l'organisation en 2018 et 2017, mais certains pays de l'OPEP n'ont pas respecté les quotas. Ainsi, les EAU a connu une augmentation de la production de 200.000 bpj à 3,25 millions de bpj, la Libye avec une production de 1,22 million de bpj en moyenne, en hausse de 170.000 bpj, qui pourrait en cas de stabilité produire environ 2 millions de barils/j. Les experts prévoient également une augmentation de la production au Kazakhstan et au Brésil. La production de l'Iran (5% des reserves mondiales de petrole et quatrième rang dans le monde avec environ 150 milliards de barils et deuxième reservoir de gaz naturel après la Russie avec 34.000 milliards de mètres cubes gazeux) a connu une production de 1,85 millions barils/j en octobre 2018,l largement inférieur du quota fixé par l'OPEP, ses principaux clients étant la Chine, l'Inde et la Turquie, recul inférieur aux anticipations du moins pour l'instant. Hors Opep, la Russie a produit 11,41 millions de bpj, avec 11,36 millions de bpj en septembre 2018. Le ministre de l'Energie de l'Arabie saoudite a fait savoir le 30 octobre 2018 sous pression américaine de porter la production d'or noir à 12 millions de barils par jour contre 10,7 millions actuellement, pour combler la production iranienne et dans ce cas il sera suivi par la Russie qui ne veut pas perdre des parts de marché. En cas où les pays OPEP et non OPEP ne comblerait pas le déficit iranien, selon les analystes de Bank of America Merrill Lynch, sauf crise mondiale majeure où le prix pourrait descendre en dessous de 60 dollars, le prix du Brent pourrait augmenter, d'environ de 8 à 9 dollars par baril, au dessus de 70 dollars le baril, étant le prix d'équilibre afin de ne pas pénaliser ni les pays consommateurs ni les pays producteurs. En cas d'accroissement de la production et une croissance de 2/3%, le cours du Brent devrait fluctuer, entre 65/75 dollars en 2019. Tout en rappelant qu'un prix supérieur à 60 dollars devrait entrainer l'entrée massive du pétrole et du gaz de schiste US dont les gisements marginaux, qui sont les plus nombreux, deviennent rentables avec une production supérieure à 10 millions de barils/jour. En août 2018, selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), les USA sont devenus le premier producteur mondial de pétrole, devant la Russie et l'Arabie saoudite, avec 10,9 millions de barils par jour et cette production devrait même dépasser 11,5 millions de barils par jour en 2019. (voir contribution internationale du professeur Abderrahmane Mebtoul Mena/Forum- diffusion internationale Londres/Bruxelles «The eight factors determining the price of oil by Dr A. Mebtoul | Nov 1, 2018 Les Etats-Unis concrétisent leur retrait de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 et accentue la pression sur Téhéran, en rétablissant un second volet de mesures de sanctions le lundi 5 novembre à 13h30 TU, concernant notamment le secteur énergétique où la dépendance aux hydrocarbures reste forte, les exportations de pétrole,selon la banque mondiale, assurant 40% des recettes de Téhéran. Huit pays vont disposer d'une dérogation de six mois durant laquelle ils pourront continuer à importer du pétrole iranien. Sont concernés : la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud, l'Italie, la Grèce, la Turquie et Taïwan. Rappelons qu'une Une première vague de sanctions américaines est en effet entrée en vigueur le 07 aout 2018 à 04h01 GMT (06h01 en France). Elle comprend des blocages sur les transactions financières et les importations de matières premières, ainsi que des mesures pénalisantes sur les achats dans le secteur automobile et l'aviation commerciale. Elle sera suivie, en novembre, de mesures affectant le secteur pétrolier et gazier ainsi que la Banque centrale (voir interview du professeur Abderrahmane Mebtoul en arabe à l'agence internationale iranienne IRNA le 28 juillet 2018 «impact des sanctions américaines contre l'Iran sur le cours du pétrole). Le président américain, menace je le cite «tout pays qui ferait du commerce avec l'Iran ne pourra le faire avec les Etats Unis d'Amérique». Quelle sera la position officielle du gouvernement algérien ? Ces sanctions américaines risquent d'avoir un impact négatif, la reprise du commerce extérieur et de l'investissement iranien alors que les exportations d'hydrocarbures avaient retrouvé leur niveau précédant ces sanctions. Pour preuve, le volume des échanges commerciaux entre l'Iran et les Etats membres de l'UE a atteint 16,6 milliards d'euros au cours des 10 premiers mois de 2017, soit une augmentation de 61,6% par rapport à la même période de l'année 2016. Qu'en s erat-il fin 2018 ? Nous assistons à un retrait progressif des grands groupes tant américains qu'européens. Ainsi Après l'accord de 2015, le groupe pétrolier et gazier français Total s'était associé au chinois CNPC pour investir 5 milliards de dollars dans l'exploitation du gisement gazier South Pars, dans le Golfe Persique. Un projet dont Total, qui n'a pas pu obtenir de dérogation américaine, va probablement se désengager. L'industrie ferroviaire italienne pourrait pâtir des sanctions. Le groupe public des chemins de fer Ferrovie dello Stato a en effet signé en juillet 2017 un accord pour la construction d'une ligne à grande vitesse entre Qom et Arak, dans le nord de l'Iran. L'Italie était redevenue le premier partenaire commercial européen de l'Iran, ses exportations vers ce pays ayant augmenté de 12,5% en 2017, atteignant 1,7 milliard d'euros. Dans le tourisme, les compagnies britanniques British Airways et allemande Lufthansa, qui avaient repris des vols directs vers Téhéran, vont devoir cesser cette activité si elles veulent continuer à opérer librement des vols transatlantiques. Le français AccorHotels, qui a ouvert deux hôtels à l'aéroport de Téhéran en 2015, pourrait être pénalisé, tout comme le groupe émirati Rotana Hotels qui disait vouloir s'implanter en Iran. La loi dite «blocage» approuvée par les ministres des Affaires étrangères de l'UE le 16 juillet 2018, annulant les effets dans l'UE de toute décision de justice étrangère fondée sur ces sanctions, afin de protéger les entreprises européennes qui décident de prendre des risques en restant en Iran et qui s'exposent aux sanctions américaines qui entrera en vigueur le 07 juillet 2018, pour contourner les sanctions américaines, qui interdit aux entreprises européennes de se conformer aux effets extraterritoriaux des sanctions américaines, sous peine de pénalités fixées par chaque Etat membre, sera-t-elle efficace face aux exigences américaines et surtout. aux transactions mondiales qui en majorité se font en dollars, l'euro étant encore une monnaie accessoire, démontrant que l'Europe tant politique qu'économique n'est pas autonome dans les grandes décisions économiques?, Qu'en sera t- il de la menace de l'Iran de bloquer le détroit d'Ormuz large de 40 kilomètres, situé entre le Golfe d'Oman et le Golfe persique qui est un important couloir maritime, constituant un point de passage pour plus de 30 % du commerce mondial de pétrole. À plusieurs reprises, le Guide suprême iranien et les Gardiens de la révolution ont brandi la menace d'un blocage si les exportations de pétrole venaient à être bloquées par les sanctions américaines. Cela explique la menace du président américain exigeant de l'OPEP accroître la production afin de faire baisser les prix, tout en rappelant les liens entre certains membres du cartel et les Etats-Unis. Mais cet accroissement de la production de deux grands producteurs à la fois l'Arabie Saoudite et la Russie ne risque t-il pas de lettre en cause les accords de Vienne tout en n'oubliant pas cette volonté politique des USA accroître leur part de marché en Europe via l'importance du pétrole / gaz de schiste bouleversé la carte énergétique mondiale ? Que cache ce récent discours du président américain, de vouloir rencontrer les dirigeants iraniens ? En cas de sanctions effectives, les autres pays de l'OPEP, étant des concurrents de l'Iran, y compris la Russie, plus précisément, en dehors du marché noir qui risque de se développer reste la Chine gros consommateur d'énergie qui pourrait à la fois importer le pétrole et le gaz à un prix plus bas que le prix du marché, l'Iran étant payé en monnaie chinoise pour contourner le dollar, freinant par là, la hausse et investir massivement en Iran bouleversant les équilibres économiques anciens au niveau de la région avec une porte d'entrée en Afrique déjà fortement présente. D'une manière générale les sanctions américaines risquent de bouleverser toute la carte géopolitique et énergétique au Moyen- Orient. (Suite et fin) Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul