Le film «Libre», un documentaire émouvant sur l'accueil des réfugiés dans une région de France frontalière de l'Italie, a été projeté dimanche à Alger programmé dans le cadre du 9e Festival international du cinéma d'Alger (FICA) en présence de son réalisateur, Michel Toesca. Présenté en compétition du festival, ouvert samedi, le documentaire se focalise sur l'accueil des demandeurs d'asile qui ont fui leurs pays à cause des conflits, à travers le portrait de Cédric Herrou, un habitant de la vallée de la Roya à l'extrême sud-est de la France. Sorti en 2018, le documentaire de 100 mn, s'intéresse à cet agriculteur qui croise un jour le chemin de ces réfugiés subsahariens refoulés d'Italie et décide de leur offrir un abri tout en les assistant dans leurs démarches administratives de demandeurs d'asile. Empreint d'émotions, «Libre» dessine le portrait de Cédric, partagé entre ses occupations agricoles et l'accueil des migrants dans son domicile, ce qui lui vaut d'être régulièrement perquisitionné par la police. Cédric, poursuivi en justice pour avoir aidé ces sans-papiers à s'installer et circuler en France, subit des pressions de la part des autorités judiciaires et policières. Appuyé par des témoignages de migrants, le film s'attarde sur les conditions misérables des «sans papiers, souvent refoulés aux frontières par les autorités italiennes et françaises». Le documentaire montre également des bénévoles comme Isabelle, infirmière qui prête ses services à ces réfugiés, parmi lesquels se trouve une femme enceinte. Les paysages naturels et paisibles de la Roya, cette région qui accueille des centaines de réfugiés fuyants les zones de conflits en Afrique notamment, ont servi de décors à ce film réaliste qui pointe du doigt les entraves aux demandes asile. Présent à la projection, le réalisateur Michel Toesca, affirme que son documentaire traite sous un angle «humain» du drame des réfugiés qui, fuyant les violences dans leurs pays d'origine, font face au «déni de solidarité» et à la stigmatisation dans les pays accueil. «A travers Libre, j'ai voulu porter à l'écran l'hospitalité d'une vallée singulière qui défend une cause universelle», a-t-il résumé. Projeté en séance spéciale au dernier Festival de cinéma de Cannes (France), «Libre» a été salué par le public et le jury. Neuf documentaires sont programmés en compétition du 9e FICA qui prévoit également la projection de neuf fictions. Le 9e FICA se poursuit jusqu'au 9 décembre à la Salle Ibn Zeydoun à raison de trois projections par jour. L'entrée est gratuite.