L'économie bleue, thème de la conférence d'Alger qui s'est tenu à l'hôtel Aurassi ce 3 novembre, n'est qu'une étape dans le processus de mise en place du cadre opérationnel de l'exploitation des ressources fauniques qui se trouvent en Méditerranée occidentale. D'après les organisateurs de la mise en œuvre de cette politique dénommée économie bleue, intégrant un ensemble d'activités spécifiquement liées à la mer, et secteurs spécifiques qui vivraient de produits de l'écosystème marin non vivant comme l'extraction offshore de gaz et de pétrole, ou de minéraux, et autres métaux se trouvant dans les fonds marins, il faut rajouter toute une panoplie d'activités établies tels la construction navale et les entreprises de transport maritime, qui incluraient le tourisme, également tous les métiers nouvellement intégrées aux industries maritimes comme l'aquaculture, l'énergie éolienne et la cueillette des micro algues, en compagnie des macro algues, pour lesquelles des vertus infinies sont découvertes par les industries pharmaceutiques, ou bien culinaires. Le slogan de «développement durable de l'économie bleue» n'est pas dépourvu de tracasseries organisationnelles, comme en témoignent les multiples réunions, et déclarations ministérielles sur la mise en application de cette croissance bleue dont les populations riveraines de la Méditerranée auraient grandement besoin. Si l'importance de l'initiative ne souffre d'aucun écueil théoriquement, la mise en œuvre d'une politique commune des différentes nations cernant le lac bleu reste tributaire de distorsions géopolitiques, et des précautions à prendre pour protéger la Méditerranée des convoitises des opérateurs économiques qui n'auraient d'autres soucis que le profit au détriment de la préservation de notre écosystème. M. Bouazgui, ministre de l'Agriculture a laissé transparaître ses inquiétudes, en cas de déviation des initiatives par les différents opérateurs, qui mettraient en danger les fonds marins ainsi que les côtes, au cas où il n'y aurait pas de protection et de gestion rationnelle, seule garante d'un développement durable des ressources maritimes. A ce propos, concernant la mise en œuvre d'une économie bleue, El Moudjahid rapporte dans son édition d'hier que «l'ambassadeur de l'Union européenne en Algérie, M. John O'Rourke, a fait savoir que cette initiative permettra, à terme, l'instauration d'un espace maritime «plus sûr», une économie bleue «intelligente» et «résiliente» ainsi qu'une «meilleure» gouvernance de la mer ; poursuivant il ajoutera : «A travers l'économie bleue, nous faciliterons d'autres développements géopolitiques importants qui amélioreront, sans doute, l'intégration et les capacités des acteurs de la société pour une approche méditerranéenne solide». M. John O'Rourke, a révélé à cette occasion que 9 projets ont été déjà lancés, un an seulement après l'adoption de la Déclaration de Naples. «Nous espérons qu'à l'issue de cette conférence, davantage de partenariat et plus d'idées, de projets se développeront». Pour arriver à une synergie des volontés politiques de diversifier et d'exploiter les ressources fauniques, et les richesses des fonds marins, une amélioration de la gouvernance nécessite la mise en œuvre des accords internationaux existants touchant les trésors de la mer à l'échelle globale et régionales notent les organisateurs de la conférence d'Alger. Ces accords doivent être ratifiés en tenant compte des évolutions du droit international et de la coopération internationale sur les questions marines et maritimes.