Les travaux de la Conférence des parties prenantes ainsi que la ministérielle de l'initiative pour le développement de durable de l'économie bleue en Méditerranée occidentale se sont ouverts, hier à Alger, en présence du ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, Abdelkader Bouazgui, ainsi que des représentants de l'Union européenne. En marge de cette rencontre qui se clôture aujourd'hui, les participants ont évoqué les atouts de la Méditerranée et leur utilité dans le développement économique. Dans son allocution, le ministre de l'Agriculture a affirmé que «la réussite des politiques maritimes exige la mobilisation et la mise en synergie de l'ensemble des acteurs institutionnels ou privés, les experts et la communauté scientifique ainsi que la société civile, concernés par la sauvegarde de nos écosystèmes, la protection et la gestion rationnelle de nos ressources, le bien-être économique et social». Ces enjeux cruciaux, a détaillé le ministre «impliquent cependant et avant tout, l'adhésion active de nos populations respectives, notamment celles qui tirent leurs moyens de subsistance de l'économie maritime». D'autre part, Bouazgui a rappelé que «l'Algérie a mobilisé beaucoup de moyens pour les infrastructures et les équipements de préservation de la qualité de la Mer et ce, à travers le raccordement des populations côtières au réseau d'assainissement constitué de 37 stations de traitement des eaux usées sur 21.000 km ; l'acquisition d'ouvrages de protection et de lutte contre l'érosion côtière ; et la lutte contre les pollutions accidentelles en mer, notamment celle des hydrocarbures». De son côté, le représentant de la délégation de l'Union européenne en Algérie, John O'Rourke a expliqué, dans son allocution en marge des travaux de la conférence que «la région de Méditerranée occidentale possède de nombreux atouts précieux, nature, patrimoine architectural, diversité culturelle, infrastructures. Les potentiels de son économie est indéniable, mais la région a aussi des problèmes. Les côtes sont surpeuplées, la mer est polluée, les stocks de poisson diminue, beaucoup trop de jeunes sont au chômage, ajouté à cela toutes les menaces à la sécurité». Parallèlement à tous les problèmes de la région, le responsable a affirmé l'existence «d'autres dangers planétaires qui se profilent à l'horizon : le changement climatique et l'élévation du niveau de la mer nous frappent déjà durement. Ces dangers ne feront qu'empirer si nous n'agissons pas.» C'est pour cela, a insisté O'Rourke que «nous sommes ici aujourd'hui pour cette raison». L'idée d'une initiative de bassin maritime en Méditerranée occidentale, a-t-il rappelé «remonte à 2015, cela était un travail minutieux mais il en valait la peine, alors les idées sont devenues réalité. Ensemble, vous avez pu identifier les atouts que nous devons combler, du transport à la pêche, des anciennes plate-formes pétrolières aux nouvelles installations d'énergie éolienne». Si nous voulons relancer, l'économie maritime et si nous voulons le faire de manière durable, a expliqué le représentant de l'UE «nous devons assurer la sécurité, et la sûreté de toutes les activités en mer. Un environnement sûr encouragera les investissements dans de nouvelles entreprises». Ceci permettra, d'après lui «d'augmenter la valeur des produits aquacoles, tester de nouveaux types d'éoliennes flottantes, ou concevoir des usines qui utilisent l'énergie solaire pour dessaler l'eau de mer». C'est pourquoi les pays de la Méditerranée occidentale, a-t-il estimé «se sont ralliés à l'initiative «Bleu Med» et à son programme stratégique de recherche et d'innovation, parce que celles-ci ouvrent de nouvelles voies à la croissance économique maritime». En octobre, a-t-il rappelé «la Commission européenne a publié un appel à proposition d'une valeur de 19 millions d'euros pour stimuler l'innovation et la coopération des parties prenantes dans l'économie bleue». Cela, a noté le même responsable «nous permettra d'atteindre plus d'objectifs mais seulement si les pays alignent leur politique et leur financement nationaux et régionaux pour assurer un impact maximal. C'est pour cette raison que la définition d'une feuille de route à l'initiative des dix pays est importante».