Le ministre de l'agriculture, du développement rural et de la pêche, Abdelkader Bouazghi, a procédé, hier, à l'ouverture des travaux de la conférence d'Alger des parties prenantes pour le développement de l'économie bleue en méditerranée occidentale – (OuestMed). Une rencontre qui s'est déroulée en présence de plusieurs ambassadeurs des pays du bassin méditerranéen, ainsi que le Secrétaire Général de l'Union pour la Méditerranée, et celui de la commission Européenne. «Alger nous offre aujourd'hui, un cadre adéquat pour débattre et développer des projets communs et concrets, en faveur de la mise en œuvre de l'économie bleue dans notre sous-région», a déclaré lors de son allocution, M Bouazghi, ajoutant que «plusieurs domaines d'intérêt commun inhérents à la sécurité alimentaire, la rareté de l'eau, les emplois innovants et durables, le défi énergétique, la transition environnementale et la préservation des ressources maritimes, seront débattus durant les deux journées de la rencontre». Le ministre a fait savoir que la réussite des politiques maritimes exige déjà la mobilisation et la mise en synergie de l'ensemble des acteurs institutionnels ou privés, les experts et la communauté scientifique, ainsi que la société civile, concernés par la sauvegarde de nos écosystèmes, la protection et la gestion rationnelle de nos ressources, le bien-être économique et social. Pour ce qui est des efforts déployés par l'Algérie en la matière, le ministre précise que «l'Algérie s'est, en outre, dotée dès 2015, d'une stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières, axée sur le développement durable de ces zones». De ce fait, ajoute le ministre, l'émergence d'un consensus autour des enjeux du développement durable est aujourd'hui une réalité palpable, notamment au sein de la communauté nationale concernée par l'économie maritime. La stratégie de l'Algérie, un modèle à imiter Le ministre a cité dans ce contexte, les projets d'infrastructures réalisés, et/ou en voie d'achèvement en Algérie, qui contribuerons dans le développement du secteur du transport, la pêche et l'aquaculture, et ceux de la protection des eaux dans la méditerranée, En premier lieu, il citera le futur grand port commercial d'El Hamdania à Cherchell. «Une des plus importantes infrastructures portuaires de la Méditerranée est en phase de construction, à savoir le (Grand port centre), d'une capacité de 6,5 millions d'EVP (équivalent vingt pieds) et de 28 millions de tonnes de marchandises», ajoute M. Bouazghi. Concernant la pêche et l'aquaculture, la stratégie mise en place par l'Algérie s'imprègne fortement des principes que nous ambitionnons de promouvoir dans le cadre de l'UPM, et du dialogue entre les deux rives de la méditerranée, à savoir, précise le ministre, «la professionnalisation et l'organisation des activités, l'exploitation rationnelle et la gestion durable des ressources, l'appui au développement de la pêche artisanale et la promotion de l'aquaculture». Par ailleurs, le ministre a souligné que l'Algérie a mobilisé beaucoup de moyens, pour les infrastructures et les équipements de préservation de la qualité de la Mer, et ce à travers le raccordement des populations côtières au réseau d'assainissement, constitué de 37 stations de traitement des eaux usées sur 21.000 km, l'acquisition d'ouvrages de protection et de lutte contre l'érosion côtière, et la lutte contre les pollutions accidentelles en mer, notamment celle des hydrocarbures. Il conclut: «L'approche collective qui doit guider notre démarche pour réussir des projets communs concrets, doit viser à sécuriser les systèmes de transports, lutter contre les activités illégales, et améliorer la gestion intégrée des zones côtières. Nous devons également, nous pencher sur les problèmes inhérents à la gouvernance maritime, afin de rendre les différents dispositifs mis en place aussi bien au niveau national, qu'en sous-région et régional, plus performants. 300 millions d'euros seront alloués En marge de la conférence d'Alger des parties prenantes pour le développement de l'économie bleue en méditerranée occidentale d'hier, le directeur général de la pêche auprès du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la pêche, Taha Hammouche, a indiqué que pour mener les nombreux projets de coopération dans le cadre de l'initiative (Ouestmed), 300 millions d'euros seront alloués à travers plusieurs bailleurs de fonds internationaux, pour soutenir l'économie maritime durable en Méditerranée occidentale à horizon 2030. Ce même responsable a aussi précisé, que l'Union européenne a annoncé sa contribution à hauteur de 18,7 millions d'euros, dans le cadre de cette initiative de développement de projets communs dans la pêche et l'aquaculture, le renforcement des compétences, la recherche scientifique, la lutte contre la pollution marine et la pêche illicite, le développement du transport et du tourisme maritimes, et la gestion globale des ressources. Selon M. Hammouche, la réunion d'Alger constitue une étape importante, puisqu'elle devrait permettre aux parties prenantes à l'initiative, de concevoir et proposer des projets prioritaires, pour conforter la démarche initiée, et montrer leur disponibilité à agir solidairement, pour traduire dans les faits les termes de cette initiative.