Arrivé vendredi après-midi à Oran où il a pris part samedi dans la capitale de l'Ouest du pays, à la béatification de 19 religieux catholiques restés attachés à l'Algérie, durant la décennie noire, l'Envoyé du Pape François, le cardinal Giovanni Angelo Becciu, Préfet de la Congrégation des causes des saints, a également effectué une visite en compagnie du ministre des Affaires Religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa, à la mosquée-pôle Abdelhamid Benbadis d'Oran. Lors de cette visite, l'Envoyé du Pape a suivi avec attention une séance de lecture des versets du Saint Livre animée par les élèves de l'école coranique de la Mosquée, avant d'assister à un exposé du Cheikh Mohamed Bendjaber, imam de ce lieu de culte, qui a présenté à l'Envoyé du souverain pontife les différentes activités qu'abrite la mosquée en tant que pôle de rayonnement cultuel et culturel. A cette occasion, le cardinal Giovanni Angelo Becciu s'est également entretenu avec plusieurs personnes présentes sur place dont la fille d'un imam, tué lors de la décennie noire. L'Envoyé du Pape François a saisi cette occasion pour exprimer ses remerciements à l'Etat algérien, à sa tête le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour la collaboration dans l'organisation de la cérémonie de béatification des 19 religieux chrétiens, tués lors de la décennie noire. Dans ce contexte, le cardinal Giovanni Angelo Becciu a souligné l'importance de cette rencontre qu'il a qualifiée de «moment fort de l'histoire de notre fraternité et amitié». Aussi, a-t-il ajouté : «Il s'agit pour nous d'une occasion pour renouveler l'engagement de l'Eglise représentée par les évêques d'Alger et d'Oran, et exprimer notre fraternité et notre amitié à l'adresse du peuple algérien». Tout en mettant en exergue l'importance de cet événement, le premier à être organisé en dehors du Vatican, et toutes les instructions et orientations données par le Président Bouteflika pour sa réussite, le ministère des Affaire religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa, a estimé, pour sa part, que cet événement, prévu dans l'après-midi à la chapelle de Santa Cruz, est «un message de paix qui s'inscrit dans le cadre de la Réconciliation nationale». Rappelons notamment que le représentant du souverain pontife a assisté à la cérémonie de réouverture de la chapelle de Santa Cruz, présidée par le ministre des Affaires religieuse et des waqfs. La réouverture de cette église intervient après une opération de restauration et de réhabilitation à laquelle a contribué l'Etat algérien. La délégation a baptisé l'esplanade de cette église au nom de «la place du vivre-ensemble en paix». Pour Mohamed Aïssa, ce sont là «autant de symboles qui parlent au nom de l'Algérie au monde entier», rappelant que cet événement est considéré comme le premier du genre dans le monde musulman, sachant qu'aucune église n'a procédé aux béatifications en dehors du Vatican. Pour le ministre, ceci est un signe que l'Algérie des musulmans coexiste avec les autres religions. Dans le même cadre dira le ministre : «L'Algérie, à travers le discours du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, reconnaît et s'incline à la mémoire des 114 Imams morts en martyrs dans l'exercice de leur devoir afin d'empêcher l'utilisation de la mosquée pour détruire l'Algérie et porter atteinte à l'Islam», et ce, avant d'ajouter que «l'Algérie est le seul pays dont la Constitution prévoit, en plus de la liberté du culte, celle de la liberté de pratiquer les préceptes religieux, mais avec le respect des lois de la République». Enfin, selon le ministre, «ceux qui critiquent l'Algérie sont les ONG occidentales, qui se sont pris à l'Algérie durant la décennie noire, alors que nous vivions les affres du terrorisme, ainsi que lors de l'édification de la démocratie, de la consécration de la liberté d'expression et des libertés publiques», et ce, avant de faire remarquer que «l'Algérie n'a de leçons à recevoir de personne».