Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du Territoire, Noureddine Bedoui, a donné, lundi, la position de l'Algérie concernant la Charte mondiale, intitulée «Pour une migration sûre, organisée et régulière», adoptée par la Conférence internationale des Nations unies, qui s'est tenue à Marrakech (Maroc). L'Algérie, a affirmé le ministre, cité par l'APS, «soutenant le principe du respect de la souveraineté des Etats et le caractère juridiquement non contraignant de cet accord, elle estime en revanche que le mécanisme de sa mise en œuvre et son suivi doit être de manière volontaire et progressive et préalablement approuvé par les Etats, en prenant compte la réalité de la migration dans chaque pays ainsi que leurs capacités et moyens tout en excluant toute forme d'exploitation du dossier de la migration pour s'ingérer dans les affaires internes des Etats». Noureddine Bedoui a fait part des observations de l'Algérie: soutien au caractère global, multidimensionnel et solidaire de ce Pacte ainsi qu'à ses principes directeurs promouvant la dimension humanitaire de la migration mais aussi droit souverain des Etats à la définition de leurs politiques nationales en la matière ainsi que leur rôle fondamental dans la mise en œuvre et le suivi de l'accord et son caractère juridiquement non contraignant outre la répartition équitable des responsabilités et des charges et le développement durable ainsi que le respect des droits de l'Homme et la coopération internationale ; appui aux objectifs de cet accord visant la lutte contre les problèmes structurels incitant les personnes à quitter leurs pays, les impacts négatifs des changements climatiques et la dégradation de l'environnement ; soutien aux objectifs visant à sauver les vies humaines et le renforcement des mécanismes de prévention internationale contre le trafic des migrants et l'élimination de la traite des êtres humains ainsi que la lutte contre toutes formes de discrimination et de racisme ; la version finale du texte «ne distingue pas entre les migrants légaux et illégaux, notamment en matière d'accès aux services fondamentaux et d'intégration» ce qui «ne contribue pas efficacement à la lutte contre la migration clandestine» ; la teneur de cet accord «ne prévoit pas suffisamment de mesures concrètes en matière de prévention et de gestion des conflits armés, de crises politiques, de la famine et de la sécheresse». Auparavant, Noureddine Bedoui a mis en avant les efforts «considérables» de l'Algérie en matière d'accueil et de prise en charge totale des migrants dans de bonnes conditions et de rapatriement de ceux clandestins en concertation avec leurs pays d'origine. «Ce flux constant de migrants vers l'Algérie avait des répercussions négatives sur l'ordre et la sécurité publics, ce qui a amené notre pays avec toute responsabilité en collaboration avec les pays d'origine à prendre des mesures susceptibles d'endiguer et réduire ces flux», a-t-il déclaré.