Déterminé à recourir à toutes les voies offertes, y compris la justice européenne pour défendre les droits du peuple sahraoui et sa souveraineté sur ses richesses, le Front Polisario a appelé les gouvernements de l'Union européenne (UE) à mettre fin immédiatement à ce processus, qui implique malheureusement les peuples européens dans le pillage flagrant des ressources d'un peuple démuni et opprimé qui a vu ses terres occupées par la force militaire. Considérant les positions adoptées par la France et l'Espagne, comme «une violation manifeste de la loi européenne, du droit international et du droit humanitaire international», le Secrétariat national du Front Polisario a salué, dans un communiqué sanctionnant les travaux de sa 9e session ordinaire, présidée par Ibrahim Ghali, président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), les arrêts consécutifs de la cour de justice de l'Union européenne (CJUE) portant annulation de tout accord de ce genre, englobant les territoires, l'espace ou les eaux territoriales du Sahara Occidental sans le consentement du peuple sahraoui, à travers son unique et légitime représentant, le Front Polisario. Selon le diplomate sahraoui, la position de l'UE entrave les efforts consentis par l'émissaire onusien pour le Sahara Occidental, Horst Kohler ayant permis d'insuffler une nouvelle dynamique au processus de résolution du conflit. Pour ce qui est de la position de l'Espagne, le Front Polisario s'est félicité des conclusions de la Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO) qui s'est tenue cette année à Madrid, des conclusions qui ont «consolidé l'efficacité du mouvement international de solidarité avec le peuple sahraoui et son combat juste». Dans ce sens, le secrétariat national du Front Polisario a salué la solidarité du peuple de l'Etat espagnol, rappelant la responsabilité juridique, historique et morale de ce dernier à l'égard du peuple sahraoui, en tant que force directrice légale du Sahara Occidental. Pour lui, l'Espagne doit jouer pleinement son rôle dans le parachèvement du processus de décolonisation du Sahara Occidental en permettant à son peuple d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et l'indépendance. Par ailleurs, le Front Polisario a salué, l'Armée de libération sahraouie dans ses «missions de protection des territoires libérés contre toutes les menaces ou dangers qui ciblent la sécurité et la paix de la nation et du citoyen, notamment à la lumière d'une politique Magrébine systématique, basée sur l'extension, l'agression et le trafic de drogue, ainsi que le soutien et l'encouragement des bandes du crime organisé et des groupes terroristes qui menacent la paix et la stabilité dans toute la région». En ce qui concerne les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik, le Front Polisario a réitéré son appel pour leur libération, de même que pour les étudiants prisonniers et tous les prisonniers politiques détenus dans les prisons marocaines. Autre question, abordée celle des disparus sahraouis victimes de l'invasion militaire marocaine du Sahara Occidental depuis le 31 octobre 1975, qui nécessite d'être dévoilée. Concernant les mines antipersonnel qui ont fait des milliers de victimes parmi les enfants du peuple sahraoui, le Polisario a demandé la destruction du mur construit par le Maroc. Revenant sur les efforts déployés au niveau du Conseil de sécurité international (CSI) qui ont permis de solutionner le statuquo régnant dans le processus de règlement de la question sahraouie, le diplomate sahraoui a insisté sur la mise en œuvre urgente de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). Dans ce sens, a-t-il rappelé le communiqué de la 9e session du Secrétariat national du Front Polisario qui a dénoncé une nouvelle fois les graves violations des droits de l'Homme commises par l'occupant marocain, appelant l'ONU a assumer sa responsabilité et à intervenir rapidement, en dotant la MINURSO d'un mécanisme de protection des droits de l'Homme. Enfin, le SN du Polisario a loué la position de principe de l'Union africaine (UA), en sa qualité de premier concerné par une affaire purement africaine et partenaire de l'ONU, réclamant le parachèvement de la décolonisation sur le continent africain. Une démarche concrétisée par la décision du sommet de Nouakchott portant formation d'une troïka devant assurer le suivi et contribuer au processus de règlement.