Même si l'on a frôlé de peu la catastrophe socio-économique en ce mois de décembre au complexe sidérurgique El Hadjar et que l'année 2018 a été caractérisée par de graves perturbations internes, les nuages se sont dissipés. L'actuel P-dg de la Holding Imetal Tarek Bouslama a pris résolument les choses en main pour que durant l'année 2019, le même complexe atteigne l'objectif de 1,2 million de tonnes/an qui lui a été fixé. Les acteurs de l'opération déstabilisation à l'origine du mouvement de grève des contractuels avec paralysie de toutes les installations de production, en ont été pour leurs frais. Eux qui ont incité les grévistes à mettre à l'arrêt toutes les installations de production. C'est ce qu'ils avaient fait à l'exception du Haut Fourneau. Entre-temps est intervenu Tarek Bouslama anciennement PDG de La SGP Transolb pour mettre un terme à l'anarchie qui s'installait. Il a fallu moins d'une heure de communication avec les grévistes pour que ce gestionnaire maîtrise totalement la situation, ramène le calme au niveau des installations et relance la production. Ce qui a certainement inspiré les décideurs au niveau du ministère de l'Industrie et des mines de regrouper, dans le cadre d'une réunion, les cadres dirigeants du secteur public de la sidérurgie national. Dans le lot il y a Tarek Bouslama PDG de la Holding Imetal, Lakhdar Aouchiche PDG du groupe Sider et ChemsEddine Maatalah DG du complexe sidérurgique El Hadjar. Pour des motifs qui restent à déterminer, cette réunion n'a pas eu lieu. Et pourtant, son ordre du jour a son importance. Ils devaient se prononcer sur des changements à la tête du complexe sidérurgique El Hadjar, se pencher sur le nouveau plan de développement du complexe d'El Hadjar et du partenariat algéro-émirati dans la sidérurgie, le rééchelonnement sur 20 ans de la dette de122 milliards de DA. « Ce rééchelonnement permettra au complexe sidérurgique El Hadjar de faire face aux dépenses de fonctionnement de l'entreprise. Notamment l'acquisition des matières premières dont le combustible utilisé pour chauffer le haut fourneau et le règlement des salaires. C'est d'ailleurs ce qu'a rapporté la presse qui a révélé la mise en route d'un plan de développement consistant en la hausse de la capacité de production qui de 800.000 tonnes, doit atteindre 1 million de tonnes/an» a estimé Yousfi Med Seghir ancien directeur de l'administration générale de 2001 à 2016, c'est-à-dire durant la période où la prise en main du complexe était assurée par l'indien ArcelorMittal sur la base d'un contrat de partenariat. Ces projets et bien d'autres comme l'acquisition d'une aciérie et de laminoirs la sécurisation de la centrale à oxygène, la consolidation des moyens énergétiques, l'approvisionnement en eau industrielle… toutes ces idées et bien d'autres porteuses de richesses et d'emplois sont quelque peu matérialisées dans le projet élaboré par la société mixte algéro-émiratie. Au plan du partenariat, la société algéro émirati n'a rien à voir avec le complexe sidérurgique El Hadjar à 100% algérien. D'où l'interprétation que l'on a donné à l'intervention de Bouslama pour résoudre le problème de la grève des contractuels. C'est dire que ce cadre gestionnaire a eu la main heureuse et une idée de génie. En choisissant pour arme, celle de la communication avec les agents mécontents. Bouslama a apprécié à sa juste mesure ce que pourrait coûter à l'Algérie l'arrêt du Haut-Fourneau et celui des autres installations de production au complexe sidérurgique El Hadjar. Et pour cause, la mise en route de la production des tubes sans soudure par la nouvelle société algéro émirati. Le capital de celle-ci est détenu à 49% par les émiratis, 31% par le groupe Sider et la TSS actionnaire à hauteur de 20% des parts. Entre autres unités de production, le complexe Algéro émirati évitera le haut pour utiliser le procédé de Direct Reduced Iron (DRI) pour fabriquer tout ce qui est éponge de fer avec une capacité de 2 millions de tonnes. Cette matière sera utilisée dans les aciéries pour produire des profilés à chaud. Il a fallu des sacrifices. Telle est l'interprétation qui avait été certainement accordée par l'Etat qui a décidé d'investir au complexe sidérurgique d'El Hadjar un budget complémentaire de 26 milliards DA pour moderniser et relancer ses activités industrielles. Ces opérations permettront d'augmenter les capacités de production de produits ferreux semi-industrialisés de 250.000 tonnes/an actuellement à 600.000 tonnes/an et d'en réduire l'importation et de doubler la production annuelle du rond à béton de 200.000 à 400.000 tonnes, est-il précisé. Il reste que rien n'a été dit sur les déclarations faites quant à l'exportation à fin 2018 de 140 millions de dollars en produits sidérurgiques plats, les bobines galvanisées et le rond à béton viennent en tête des exportations du complexe. Différentes sources affirment que : «La production nationale dans la filière sidérurgique devrait atteindre 12 millions de tonnes par an à l'horizon 2020, soit quatre fois plus que la production de 2017», a indiqué le ministère de l'Industrie et des Mines dans un document portant sur la situation et les perspectives de la filière sidérurgique en Algérie. Le même document précise qu'aux 35 millions de tonnes/an (Mt/an) de capacités installées actuellement (dans le complexe El Hadjar), devraient s'ajouter 8,5 Mt/an de ceux des projets des investissements en cours de réalisation. Cependant, précise la même source, dans le cas où le complexe El Hadjar atteindra le niveau de production projeté de 1,2 Mt/an, ses capacités globales pourraient hausser à 13,2 Mt/an en 2020.