L'organisation par le ministère de l'Intérieur d'un Forum en ce début de semaine, pour tenter de trouver des parades positives aux phénomènes de l'émigration clandestine, par mer sur des embarcations de fortune vient de s'ouvrir. Ce forum réunit pour ses travaux outre le ministre de l'Intérieur Noureddine Bedoui, les représentants «supposés» de plusieurs secteurs économiques, sécuritaires, ainsi qu'un certain nombre d'invités qualifiés d'experts nationaux, et internationaux, lesquels tenteront de se concerter, en plus du listage des diagnostiques notoirement connus, d'essayer par la concertation commune à trouver des solutions idoines, pour éradiquer la tendance suicidaire poussant nos jeunes et moins jeunes à aller vers un avenir supposé meilleur, alors que dans la réalité, le rêve américain ou européen ne sont que des contrées hypothétiques. Les pouvoirs publics qui reconnaissent que la responsabilité est collective de ce déferlement de candidats aux migrations périlleuses, ont tentés de les en dissuader par l'intensification des patrouilles de la marine nationale le long des côtes, puis par la traduction en justice des contrevenants aux lois, régissant depuis un certain temps les postulants à la «harga». La répression mise en place par l'Etat pour traduire en justice les harragas a montré ses limites, puisque notre «justice a ouvert en 2018 près de 200 affaires relatives à l'émigration clandestine donnant lieu à la comparution de 344 individus et à 24 condamnations, a révélé samedi à Alger le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, qui dira : «Nous avons donné des instructions fermes aux services de sécurité d'intensifier les enquêtes et de focaliser les efforts sur le démantèlement des réseaux de trafic et la lutte contre les passeurs, en donnant la priorité à ces actions dans leurs plans opérationnels». Donc, de la nécessité d'aboutir vers d'autres traitements de ce drame national en constante évolution selon le ministère de l'Intérieur qui reconnaît et déplore que le phénomène de l'émigration clandestine par la mer (ou harga) connaît ces dernières années une ‘'évolution constante'' ayant donné lieu au départ du pays de centaines de jeunes algériens vers une «destinée incertaine», dont la plupart périssent au cours du périple», précise le document rendu public lors du Forum national sur le phénomène de «harraga». Selon le ministère, «abstraction faite des statistiques qui font état de la disparité des nombres candidats à cette aventure risquée, il demeure indéniable qu'aujourd'hui nous nous trouvons face à un phénomène, source d'inquiétude à tous les niveaux, dont les dimensions autant que les causes et les analyses sont multiples». «Néanmoins, la certitude est que nous vivons ces derniers temps et de manière récurrente, des drames dus à la perte de concitoyens de différents âges : enfants, jeunes, adultes, hommes et femmes, le phénomène de la harga qui a des répercussions négatives à plusieurs niveaux requiert d'être contenu et éradiqué, d'une part des mesures rapides et efficaces, déjà engagées par les pouvoirs publics et d'autre part, un large débat sur les questions qui lui sont liées de façon directe ou indirecte», ajoute la même source. Débattre lors de ce Forum de cette difficile problématique ne peut avoir des retombées positives sans l'enclenchement de réformes structurelles pour lutter contre la bureaucratie et le déficit pénalisant nos jeunes avec le 1 million d'entreprises manquantes dans notre macroéconomie.