Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a soutenu mardi que la participation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à la réunion des chefs de la diplomatie de l'Union africaine (UA) et de l'Union européenne (UE) à Bruxelles, contrecarrait les plans de l'occupation marocaine visant à exterminer le peuple sahraoui. La présence internationale aujourd'hui a prouvé à l'occupant marocain que ses projets d'extermination du peuple sahraoui, ou du moins d'entrave à l'exercice de sa souveraineté sur tout son territoire national, seront brisés par la force et la volonté du peuple sahraoui", a affirmé le ministre sahraoui, membre du Secrétariat national du Front Polisario, dans une déclaration à la presse, à l'issue de la réunion ministérielle UE-UA, tenu lundi et mardi à Bruxelles. «Notre présence à Bruxelles, capitale de l'Europe, prouve d'une part que la paix repose sur la fin de l'occupation marocaine du territoire de la République sahraouie et démontre, d'autre part, qu'il n'y a pas de partenariat avec l'Union africaine sans l'Etat sahraoui et que, troisièmêment, la seule et dernière solution au conflit entre la République sahraouie et la puissance occupante, est le respect du Royaume du Maroc pour ses frontières internationalement reconnues». «Le peuple sahraoui est pret pour une paix juste et basée sur une légitimité internationale ne reconnaissant pas de souveraineté du Royaume du Maroc sur le Sahara occidental», a-t-il insisté, appelant au respect du droit du peuple sahraoui à l'autodetérmination et à l'indépendance. Le ministre sahraoui des Affaires étrangères s'est félicité de la participation de l'Etat sahraoui à la réunion d'aujourd'hui qui «représente une grande victoire dans la manière d'imposer sa souveraineté et de prendre sa place parmi les nations». Au cours de la réunion, «la délégation marocaine, avec la complicité du personnel de la Commission européenne possédant la nationalité d'un pays européen connu pour sa partialité à l'égard de l'occupation, a retiré la bannière portant le nom de la RASD et tenté de la remplacer par un autre portant le titre ou le nom d'un Etat membre de l'Union africaine», ont indiqué des sources sahraouies. Toutefois, ajoutent les mêmes sources, «cette manoeuvre a échoué immédiatement après la forte intervention de la délégation sahraouie». La délégation de la RASD ayant pris part à cette réunion dans le cadre de la mise en oeuvre des conclusions du 5e sommet UA-UE d'Abidjan en novembre 2017 conduite par M. Ould Salek, comprenait le ministre délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati, le Conseiller au ministère des Affaires étrangères, Mohamed Yeslem Beissat, l'ambassadeur et représentant permanent de l'Union africaine, Lamine Baali, et Aba Maaainin et Bassiri moulay Hassan de la représentation du Front Polisario en Europe et en Belgique. «Les aspects politiques: paix, sécurité et gouvernance. Aspects économiques, commerce, investissements, intégration économique et le multilatéralisme: renforcement de la coopération au service d'un ordre mondial fondé sur des règles», ont été à l'ordre du jour des travaux de cette réunion ministérielle, qui a vu la participation des 83 membres des deux organisations (55 pays africains et 28 pays européens). La réunion a été coprésidée par la haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, et le ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Richard Sezibera. A cette occasion, le ministre délégué pour l'Europe a indiqué que l'accord agricole UE-Maroc interfère directement avec le processus de paix des Nations unies et menace de compromettre une paix déjà fragile entre le Sahara occidental et le Maroc. Abordant l'accord commercial controversé Maroc-UE incluant les territoires sahraouis occupés, adopté mercredi dernier par le Parlement européen, le diplomate a souligné que cet accord «interfère directement avec le processus de paix conduit par l'ONU pour le règlement du conflit au Sahara occidental et menace de compromettre une paix déjà fragile entre le Sahara occidental et le Maroc».