La première coulée de fer en fusion devait sortir du Haut-Fourneau normalement, remis en marche dès ce dernier mardi conformément à la déclaration du directeur général du complexe Sider El Hadjar Chems Eddine Maatalah. Cette déclaration avait été faite lors de la visite de travail et d'inspection des installations de production ce dernier lundi par le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire Nourredine Bedoui, le ministre des Ressources en Eau Hocine Nécib et le ministre des Travaux Publics et des Transports Abdelghani Zaalane. Cette déclaration avait été accueillie avec scepticisme par de nombreux cadres et techniciens sidérurgistes présents sur le site. Il faut dire que le Haut-Fourneau et la PMA les deux installations de production sans lesquelles il ne peut y avoir de production du fer et de l'acier, gardaient encore les marques de la stagnation des eaux de pluie. Enfouie dans les soubassements d'un entresol au pied du HF et de la PMA, la salle des pompes paraissait être un puits. Malgré tous ces séquelles à l'origine de l'arrêt de toutes les installations prioritaires, le directeur général de Sider s'était engagé à les remettre en état de marche, particulièrement celles dites prioritaires, ce dernier mardi au plus tard mercredi. Il n'avait certainement pas pris en compte les imprévus. A l'image de la défectuosité des gros câbles porteurs sans lesquels il est impossible de prétendre à une quelconque production de brames de fer ou d'acier. Tous les efforts des cadres et agents avaient convergé sur le pompage des eaux de pluie qui stagnaient encore dans différentes et nombreuses installations comme les aciéries, la centrale à oxygène, les pompes. Il n'y a, donc, pas eu de coulée du Haut-Fourneau n° 2 après l'achèvement de ces travaux dont les réglages nécessaires. Et c'est justement ce dernier aspect préalable au lancement de la production qui a tout bloqué. «C'est un problème de câblerie que nous allons rapidement résoudre pour lancer la production du fer plat. Heureusement que quelques minutes avant l'inondation des installations du 24 au 26 janvier 2019, nous avons pris la précaution de mettre toutes les installations off-service». L'opération était nécessaire pour sauver ce qui pouvait l'être des unités de production comme celle de préparation de matières premières et aggloméré, le Haut-Fourneau no 2, l'aciérie à oxygène n° 1, la centrale à oxygène, les installations énergétiques et le réseau de logistique. «Les dernières inondations doivent être qualifiées de fâcheux contretemps. Il ne faut pas oublier qu'actuellement tout le fonctionnement est automatisé», indiquent à l'unanimité des travailleurs. Ils ont précisé que toute l'usine active actuellement avec des équipements de contrôle ultramoderne. C'est dire que même si plusieurs installations ne sont toujours pas en production, l'heure est à l'optimisme. Il est également à la préparation pour un autre engagement. Il s'agit de celui de faire en sorte que la production programmée pour atteindre 1,1 million de tonnes/an soit atteinte. D'ailleurs, les mêmes interlocuteurs reprennent les propos de leur hiérarchie pour affirmer que la reprise de la production et la commercialisation des produits se fera à très courts termes. Ce d'ailleurs pourquoi, ils soulignent que «la commercialisation des produits sidérurgiques impactera positivement sur les caisses de l'entreprise. Elle mettra un terme à importation». Ce qu'approuvent plusieurs dizaines de jeunes apprentis. Ces derniers n'ont pas manqué de suivre pas à pas le cortège officiellement. Ils ont assisté en nombre à l'arrivée, sous une pluie battante, de la délégation ministérielle au siège de l'ancienne direction générale. Celle-là même où s'est bâtie la réputation des premières générations de sidérurgistes algériens. A la veille des opérations de départs volontaires courant les années 1990, ils étaient 22.000 agents et cadres. Il n'en reste plus que 4.000 en 2019. C'est sur eux que table la direction générale pour dépasser le cap des 1,1 million de tonnes/an et produire deux fois plus. «Tout sera fait pour qu'il en soit ainsi avec des installations rénovées du complexe sidérurgique d'El Hadjar lancées dans le cadre du plan d'investissement engagé par les pouvoirs publics au profit de cette importante base industrielle», indiquent-ils. Par ailleurs, ils ont précisé que le plan d'investissement avait été lancé fin 2015 suite à la baisse du niveau de production annuelle. Il avait atteint le niveau alarmant de 300.000 tonnes d'acier liquide. Ce qui avait imposé la résiliation de l'accord de partenariat avec le groupe indien ArcelorMittal et la reprise par l'Etat algérien de la totalité des actions de la société au profit du groupe public Imetal.