Les sanctions économiques imposées par Washington vis-à-vis du Venezuela vont contribuer à augmenter les prix du pétrole, notamment lourd, après la chute des stocks américains. Les renouvellements des réserves des USA les obligeront à demander à l'Arabie saoudite de couvrir les insuffisances en pétrole lourd pour reconstituer les sauvegardes de l'indispensable matière première à leur économie. L'Arabie saoudite se trouve devant un dilemme en raison de son engagement avec les autres producteurs à limiter les extractions de pétrole, pour respecter le dernier accord conclu en décembre dernier. La défection sur le marché du Venezuela expliquerait les prévisions de la Coface, la compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur, qui table dans son analyse sur l'évaluation de l'économie mondiale, à un prix du pétrole à 75 $ US durant l'année 2019. Dans son «Guide Risques Pays & Sectoriels 2019», présenté mardi à Paris lors de son 23ème forum, la Coface reconnaît cependant que l'exercice de prévision est «d'autant plus difficile» au moment où la volatilité des cours a nettement augmenté depuis le début du 4ème trimestre 2018. Pour la Coface, le niveau d'un prix à 75 dollars est «suffisant» pour éviter à de nombreux pays exportateurs de pétrole de «devoir couper dans leurs dépenses publiques afin de compenser de moindres recettes liées aux matières premières», relevant que l'accord de l'OPEP sur la réduction de la production pour contenir les prix a été respecté par la Russie et l'Arabie saoudite. Par ailleurs, la Coface a estimé que l'environnement mondial de l'économie, dans lequel l'industrie «marque le pas», a des effets «contrastés» sur les économies émergentes, et déduit que «le ralentissement de la croissance en zone euro (+1,6 % prévu en 2019) et aux Etats-Unis (+2,3 %) exposent les marchés émergents à des effets de contagion, en premier lieu à travers les flux commerciaux», a-t-elle expliqué, avertissant que, dans ce contexte, la croissance du commerce mondial devrait continuer de ralentir cette année (+2.3% seulement attendu cette année). La croissance des économies émergentes était, en décembre, au plus bas depuis avril 2016, d'après l'indicateur avancé de l'Institut de Finance Internationale. Sur un autre plan, la Coface attire l'attention sur de «nombreux risques politiques» qu'on devra surveiller cette année dans le monde émergent, «en particulier en Afrique, où les populations ont désormais davantage de moyens d'exprimer leurs frustrations (triplement du taux d'accès à internet depuis 2010) dans un contexte de calendrier électoral chargé (Nigeria, Afrique du Sud et Algérie notamment)».