Enfin, le suspense a pris fin ce dimanche 9 février avec l'annonce de la candidature du Chef de l'Etat pour un cinquième mandat consécutif lors de la prochaine présidentielle qui se déroulera le 18 avril 2019. Ainsi se terminent les tergiversations pour la population et les tripotages de l'actualité. Pour l'instant, si les candidatures d'anonymes foisonnent, les grosses cylindrées notoirement éprouvées à ce genre d'exercice, n'ont pas déposé leurs dossiers officiellement auprès de l'instance habilitée à juger de la conformité des postulants au respect de la Constitution ; mais rien ne prouve qu'ils ne se sont pas préparés dans l'attente que retentisse le starter. Présentement, seul le général major à la retraite Ali Guediri est partant, revendiquant une rupture avec «le système» politique, qu'il a bien l'intention de réformer en profondeur, sans pour autant dévoiler sa stratégie, et les détails de son programme qui sera connu «le moment venu» selon lui. L'autre candidat à avoir déposé son dossier n'est autre que l'islamiste Abderrazak Makri, président du Mouvement de la Société pour la Paix. L'opinion publique algérienne s'attend à ce que l'ancien Premier ministre Ali Benflis, deux fois candidats malheureux face à Bouteflika à la présidentielle en 2004 et en 2014, relève le défi face au chef de l'Etat sortant pour avril 2019. Les autres prétendants comme Louiza Hanoune, une habituée aux confrontations électorales ne sont pas pour l'instant annoncés comme captivés par une élection qu'ils estiment perdre à l'avance. Néanmoins, Abdelaziz Bouteflika par un communiqué diffusé par l'APS dimanche 10 février, suite aux sollicitations des militants du parti FLN qu'il préside, a déclaré «qu'il initierait dès cette année, s'il est élu, une conférence nationale inclusive qui aurait pour objectif l'élaboration d'une plate-forme politique, économique et sociale, voire proposer un enrichissement approfondi de la Constitution». «Toutes les forces politiques, économiques et sociales» du pays seraient conviées à cette conférence destinée à dégager un «consensus sur les réformes et les changements que notre pays devra engager», précise le Président sortant tout en annonçant sa candidature à la présidentielle de 2019. Outre l'élaboration de cette plate-forme, la conférence nationale «pourra proposer un enrichissement approfondi» de la Constitution dans «le respect de ses dispositions relatives aux constantes nationales, à l'identité nationale et au caractère démocratique et républicain de l'Etat». Les conclusions qui émaneraient de cette conférence lui seront soumises à l'effet de les faire concrétiser par «les voies appropriées». Le projet d'un consensus national tient compte, selon Bouteflika, de «l'amélioration de la gouvernance au niveau des Institutions, des administrations, que des entreprises privées ou publiques» dans l'objectif est de protéger et d'impliquer beaucoup plus la jeunesse «aux postes de responsabilités», dans un cadre raffermissant l'Etat de droit, afin de «conforter un développement économique fondé sur la justice sociale, et l'affirmation d'une économie nationale d'initiative, productive et compétitive» espérant une «plus grande implication de la société civile dans ce combat», identiquement, plaide Bouteflika qu'il faudra faire «progresser davantage» dans la lutte contre la corruption par le «renforcement des organes» chargés de cette mission.