S'exprimant hier sur les ondes de la radio nationale sur la crise politique que vit l'Algérie et afin d'éviter le blocage institutionnel, le spécialiste en questions économiques et stratégique, M. Abderrahmane Mebtoul a suggéré de prioriser «les intérêts supérieurs de l'Algérie, la sécurité et son développement». Il a ajouté que «de tous les pays qui ont réussi leurs transitions politiques et économiques, il y a eu toujours un dialogue productif entre le pouvoir (débarrassé des gens corrompus) et l'opposition». Dans le même ordre d'idées, Mebtoul a précisé que «ces forces formatrices ont su intégrer les forces conservatrices dans la trajectoire réformée». Pour sortir de cette crise, l'expert a insisté qu'«il ne faut pas continuer effectivement dans un dialogue de sourds. Il faut que les parties, à savoir le pouvoir, l'opposition et la rue arrivent à des compromis qui privilégiaient les intérêts supérieurs de l'Algérie». Evoquant l'évolution des revendications des manifestants, l'invité de la rédaction a estimé qu' «il y a une responsabilité importante du pouvoir en place qui n'a pas su construire des passerelles de dialogues», tout en soulignant qu' «il faut le reconnaître». «Il faudrait aussi éviter la manipulation de la rue qui peut engendrer la décomposition de la société». L'expert a avertit sur le danger de tomber dans des scénarios de blocage des institutions et a appelé à la sagesse. Il a déclaré en conséquence, «attention aux discours extrémistes, d'un côté, d'un pouvoir autiste qui ne tient pas compte des aspirations du peuple et de l'autre d'une des manipulations qui risquent d'aller vers une déstabilisation de l'Algérie», a-t-il réitéré. Abderahmane Mebtoul a avancé des scénarios possibles dont il a tenu à observer qu'ils «ne demandent pas de solutions juridiques». En ce qui concerne le premier scénario, l'invité a noté que celui-ci favoriserait l'institution d'un «Etat d'exception», ce qui, indique-t-il, n'est pas souhaitable, «sauf crise majeure visant à préserver l'unité de l'ANP et des services de sécurité». La symbiose de l'Armée avec le peuple algérien, pourrait, souligne-t-il, contribuer à éviter les «drames des années passées». Le second scénario, a-t-il enchaîné, consisterait à aller vers l'élection présidentielle, après la démission de l'actuel chef de l'Etat, le président du Sénat étant chargé de la transition, après analyse de tous les impacts de cette option et en privilégiant la sécurité nationale. S'agissant du troisième scénario, M. Mebtoul fait appel à l'article 102 de la Constitution donnant le pouvoir au président du Sénat d'organiser cette élection. Quant au quatrième scénario, il a mit en avant le report d'élections qui doivent être fixées à une date précise, «ne dépassant pas une année», avec une période de transition et la promesse de l'actuel Président de ne pas briguer un cinquième mandat.