Difficile de parler en ces temps de crise d'équilibrage politico-économique en Algérie. Tous les voyants économiques sont au rouge et l'incertitude plane sur l'avenir du pays qui fait face au déclin des investissements et de la production, notamment, dans le secteur des hydrocarbures, dont l'Algérie dépend fortement des recettes générées par ses exportations. Dans son dernier rapport rendu public hier, l'Agence américaine d'information en énergie (EIA) a révélé que les réserves pétrolières prouvées de l'Algérie, raisonnablement certaines, s'élèvent à 12,2 milliards de barils en début 2018. Elle a tenu à rassurer tout de même qu'à moyen terme, les projets gaziers du sud ouest entamés par le groupe Sonatrach, en phase d'exploration, devraient aider, une fois entrés en production, à redresser la production gazière. Ce sont des volumes importants dont la certitude d'être mise à l'exploitation et à la production est à hauteur de 90%. Ce qui peut paraitre au préalable important, notamment, pour un pays plongé dans une déprime politique incontestable et risque de basculer dans une crise irréparable. Selon le même rapport, ces réserves sont situées entièrement dans des zones Offshore, dans des gisements pétroliers à terre. Bien que l'Algérie est contrainte de réduire sa production pétrolière comme convenu dans l'accord de l'Opep et non-Opep pour enrayer la chute des cours du pétrole qui a plombé l'économie du pays depuis 2014, l'Agence estime dans son rapport que grâce à ces réserves, l'Algérie pourrait augmenter la production des gisements en exploitation particulièrement ceux situés à Illizi, de Berkine ou de Hassi Messaoud-Dahar, qui contient à lui seul 71% des réserves pétrolières prouvées du pays. Dans cette analyse, les experts américains ont consacré tout un volet pour décortiquer la situation et l'évolution du secteur pétrolier en Algérie. Une analyse qui intervient au moment où les américains affichent leur intérêt à l'investissement dans le secteur, notamment du gaz de schiste, en Algérie. Un projet mis en veille en raison de la situation politique explosive du pays et qui ne permet pas de prendre des risques. Dans le détail, le rapport de l'EIA s'est penché sur toutes les potentialités du pays en énergie fossile, conventionnelle ou non conventionnelle. Pour parvenir, selon cette analyse à relever son défi, l'Algérie devrait améliorer la récupération dans ses champs matures pour préserver les niveaux d'extraction de brut. Pour ce faire, les rédacteurs de ce texte estiment que «sans investissement supplémentaire en amont, le taux de déclin devrait augmenter, entraînant une baisse de la production. Sachant que le pétrole produit en Algérie est un brut léger de haute qualité à teneur réduite en soufre». D'où la nécessité de recourir à l'expertise étrangère dotée de toute la logistique et technologie adéquate à ce type d'opération, à en croire les allusions du rapport. Ce dernier s'est également intéressé à l'important potentiel du pays en matière du gaz naturel, se référant ainsi aux réserves du gaz de schiste que recèle le sol algérien, toujours inexploitées pour plusieurs raisons. Parmi celles relevées par l'Agence américaine, l'obstacle de l'emplacement éloigné des gisements, le manque d'infrastructures comme les routes et les pipelines et la disponibilité de l'eau. Sans oublier l'opposition des habitants de ces régions à l'exploitation de cette matière. Une situation que déplorent les américains qui sont à l'assaut de toutes potentialités pouvant leur permettre d'explorer et exploiter le schiste algérien. Un sujet toujours polémique et controversé en Algérie et dans le monde entier en raison de ses effets dévastateurs sur l'environnement. L'Algérie détient les troisièmes plus grandes réserves de schiste au monde juste après la Chine et l'Argentine. Ses réserves avoisinent les 707 trillions de pieds cubes. Avec le retard d'exploitation offshore de cette matière, les réserves de l'Algérie en pétrole de schiste et gaz naturel pourraient être plus importantes que le volume susmentionné. «L'Algérie disposerait de ressources importantes de pétrole de schiste et de gaz naturel. Peu de progrès ont été accomplis dans la mise en valeur de ce potentiel», déplore les analystes américains. L'Algérie représente un réservoir important en matière d'énergie fossile prédisposé à l'exploitation. Un secteur scruté et étudié de près par les experts américains qui offrent une vision claire de l'état des lieux de ce secteur.