Matérialisés dans les délais prescrits, c'est-à-dire avant la fin 2019, deux importants projets industriels auraient permis la création de presque 10.000 postes de travail. L'on aurait aussi enregistré d'importantes avancées dans la maîtrise de différentes nouvelles technologies et des recettes financières appréciables. La fraude et la corruption dans laquelle se sont retrouvés mêlés ministres, élus des deux chambres, partis politiques, walis et élus locaux et nationaux en ont voulu autrement. On en a pour exemple la visite secrète du site d'implantation à Annaba d'une aciérie dont le propriétaire est Ali Haddad le patron du groupe privé algérien ETRHB en partenariat avec l'italien Danieli en juillet 2017. Ce dernier projet a nécessité 400 millions de dollars. Il est créateur de plus de 2000 postes d'emploi. Et si le wali Mohamed Salamani en poste à l'époque à Annaba n'a pas fait de difficulté pour attribuer à Haddad un lot de terrain de 160 ha à Berrahal, il n'en sera pas de même pour d'autres projets. A l'image du projet algéro français implanté dans la commune de Tréat à 10 km en amont de Tréat. L'opérateur économique algérien avait réussi initialement à obtenir un terrain d'assiette de 49 hectares. Au moment de lancer les travaux de réalisation de son unité de montage auto à 60% d'intégration nationale et synonyme de création de 7000 emplois, l'entreprise a été surprise par une décision du même wali Salamani de diviser le terrain en trois portions. Les deux autres avaient bénéficié à des proches reconnaissants. Ce qui expliquerait le pourquoi des tracasseries administratives imposées par Salamani aux investisseurs de cette unité. Des tracasseries auxquelles n'a pas été confronté Ali Hadad et son partenaire italien Danieli,. Signé en juillet 2017, le contrat Hadad/Danieli 51/49% porte sur la réalisation en 18 mois, d'une unité sidérurgique exploitable en 2019. Etalé sur 160 hectares elle est porteuse de 2000 emplois directs et deux fois plus en pour une production annuelle de rond à béton de 850 000 tonnes/an. Et si celui du montage autos et bus électriques devrait encore attendre d'autres mois pour être entamé, il n'en est pas de même pour celui de Hadad. En effet, cet investissement était soutenu personnellement par le wali de Annaba Mohamed Salamani. Il en faisait même sa chasse gardée. Pourquoi ? A cette réponse devraient répondre dans les prochains jours les responsables de l'Organe National de Prévention et de Lutte contre la Corruption (ONPLC). Cette institution est placée sous la direction du nouveau ministre des finances Mohamed Loukal. Le dossier Hadad Berrahal Annaba n'est pas le seul devant être pris en charge par cet office. Il faut dire qu'avec la complicité du désormais ex ministre Abderahmane Raouya, l'ex wali de Annaba Med Salamani avait tout fait pour museler l'ONPLC. Et pourtant, à ce niveau, les actes de fraudes et de corruption sont un secret de polichinelle. Particulièrement ces cinq dernières années où ces deux pratiques ont eu pour conséquences la mise à genoux de notre économie. La situation a été aggravée par le même Abderahmane Raouya d'abord nommé dans cette fonction par Abdelmadjid Tebboune pour être reconduit la même année 2017 au sein du gouvernement d'Ahmed Ouyahia. Ce ministre a fait ce qu'il a voulu au sein de son institution jusqu'au 21 février 2019, veille de déclenchement de la marche nationale à l'origine de la démission de Abdelaziz Bouteflika de son poste de Président de la république. Il faut signaler que si Abderahmane Raouya avait du temps pour ne rater aucune cérémonie officielle en Algérie comme celle de recevoir le 19 février 2019, au siège de son Ministère, Rodrigo Malimierca, Ministre Cubain du commerce extérieur, de l'investissement Etranger et du partenariat, de se déplacer au Koweït pour co-présider avec Nayef Falah Moubarak Al Hadjraf, Ministre koweïtien des Finances, les travaux de la 10eme session de la commission mixte algéro-koweïtienne, du 19 et 20 février 2019 au niveau des experts et le 21 février 2019 au niveau des Ministres, assister à la séance d'ouverture du 4ème Forum Arabe sur les Finances Publiques et du 7ème Sommet Gouvernemental Mondial (Dubaï), il n'en avait pas pour s'inquiéter des activités de l'ONPLC. Celles-ci étaient réduites à leur plus simple expression. C'est que très colérique et jouissant de la protection du haut lieu en tout et pour tout, l'ancien ministre des finances n'admettait pas que l'on puisse en parler. Même si ses proches collaborateurs lui ont soumis de nombreux dossiers portant sur des faits de fraudes, de corruption et reçu des plaintes et dénonciations dont 80% concernent l'administration publique.