Djamel Belmadi, comme sur un terrain de foot, étale ses stratégies mais cette fois-ci en communication. Dans l'émission «Tribune Sport BeIN sport» l'animatrice, sans passer par plusieurs chemins, s'engage dans une question-test : «Que changeriez-vous si vous étiez le coach du PSG ?» «Bof, je n'ai pas la prétention d'être le coach du Paris Saint-Germain, c'est une grosse cylindrée, le problème ne se situe pas au niveau du coach, il y a plein d'éléments qui sont défaillants», dira-t-il, avant d'enchaîner que «les attentes sont énormes qu'il est difficile pour tout le monde de bosser». Très à l'aise, il expliquera que «le PSG ne peut pas vivre sa coupe, et si celle-ci n'atterrit pas dans ce club, c'est une saison ratée. C'est pour cela que les choses ne sont pas faciles à gérer dans ce club», devait-il résumer. Une autre question plus directe est posée, avant même que Belmadi ne termine de répondre, cette fois-ci, il s'agissait de savoir si le sélectionneur algérien est d'accord avec ceux qui pensent que ce club français manquait d'âme, peut-être, fera remarquer un autre journaliste de la chaîne. Faire venir quelques anciens joueurs qui ont porté les couleurs de ce club pour permettre au PSG de se réalimenter en stratégie ? A cela, l'Algérien répondra «cela est possible». Il enchaînera sur un autre chapitre, en l'occurrence pour rappeler que l'histoire du PSG a pris racine dés l'arrivée des Qataris en termes de titre. C'est une aubaine de voir des personnalités de cette catégorie arrivées sur ce terrain, celles qui aimeraient réellement le football, qui aimeraient réellement Paris qui s'engageraient à mettre sur la carte de l'Europe un club comme le PSG en attirant des joueurs de qualité... Un peu plus loin, l'animatrice ne pouvait faire passer sous silence une question relative à ce qui se passe en Algérie. Il fallait qu'elle la pose : «Avec ce qui se passe en Algérie, seriez-vous prêt à vous engager en politique ?» Belamdi dira, après quelques secondes de réflexions, «ça non, bien qu'il est vrai qu'il existe un lien entre la politique et le sport... Déjà, il faut dire que les choses se passent dans un climat très calme, de manière très pacifique, c'est une chose énorme pour nous les Algériens, un message d'une haute civilisation, franchement, je tire chapeau au peuple algérien dont je fais partie, qui reste une référence pour moi». Passant au volet football, cela fait 10 ans qu'il est entraîneur, «j'ai entraîné au Qatar et j'ai aussi joué en Algérie, j'ai même porté le brassard». Pour la référence, des professionnels livrent leurs impressions sur le sélectionneur de l'Equipe nationale, en l'occurrence celui du Bosniaque et de Beloumi. Que pensent-ils de Belmadi. Pour le coach Vahid : «Il n'est pas étranger au pays. C'est un gros avantage. Il connaît le pays, il connaît les mentalités du peuple et les mentalités des joueurs. En résumé, c'est quelqu'un, en plus de son professionnalisme et de ses qualités indiscutables, qui va apporter du souffle à l'Equipe nationale». Quant à Beloumi, il dira «Belmadi a réussi à mettre de l'ordre, voire de la discipline dans le groupe, c'est ce qu'il fallait pour réussir». Invité à parler de la prochain Coupe d'Afrique des nations qui se jouera en Egypte dans moins de 50 jours, il rappellera que «l'Algérie n'a jamais gagné de Coupe d'Afrique en Algérie depuis 1990, pour la dernière Coupe d'Afrique, elle s'est faite sortir au première tour... Mais l'objectif d'aujourd'hui est de la gagner. On démarre une compétition, on est des compétiteurs, après adviendra ce qui adviendra, mais on fera tout pour la gagner. Pour moi, il n'y a pas de transition entre les deux prochains événements sportifs. Je travaille et on fera le maximum pour réaliser le rêve des millions d'Algériens...» On décroche sur une autre question, à savoir ce que pense le sélectionneur algérien des ses concurrents. «Le Sénégal est le favori de cette CAN, dira-t-il. Oui, il peut l'être... Cette année, cette CAN sera différente des précédentes. Elle est très relevée avec les 24 équipes. J'estime qu'il faut avoir cette ambition d'aller la chercher, on fera tout». S'agissant de la liste des joueurs, il répondra «je ne la connais pas encore. Je trouve que c'est très risqué de partir avec une liste, surtout à l'aventure, avec des joueurs qui n'ont jamais joué en sélection et dont on n'est pas sûr qu'ils soient prêts... Le premier regroupement se fera vers le 27 mai. Les joueurs ne le savent pas encore, voilà un scoop pour vous et les téléspectateurs algériens. Il y aura plusieurs groupes qui seront au programme. Bien entendu, ce sera en fonction de la fin de leur championnat respectif». Invité à parler du cas de l'attaquant de Montpellier Andy Delort, Belmadi répondra sans hésiter «je serai heureux de l'accueillir sous les couleurs de l'Equipe nationale algérienne. Il est très actif plus que d'autres. Il est en train de se démêler pour avoir son passeport algérien, et je pense qu'il l'aura, si ce n'est déjà fait». Bemadi salut ce dynamisme et souhaiterait que d'autres joueurs empruntent ce même chemin, si réellement ils y tiennent à jouer sous les couleurs de son pays. «Lors de ma première conférence, j'avais bien souligné que tous ceux qui ont un S12 et qui jouent dans un club en Algérie ou ailleurs, pourront être sélectionnés. Ce jeune m'a émerveillé par son dynamisme». L'avez-vous contacté ? «Non. C'est un joueur très intéressant, mais il y a aussi des joueurs qui ont inscrit autant de buts que lui...», fera-t-il remarquer. Pour ce qui est du cas de Haoussam Aouar, choisira-t-il l'Equipe d'Algérie ou celle de France ? Question posée par l'animatrice à laquelle répondra Belmadi «son choix est déjà fait, ce sera la France. Moi je n'ai pas à le convaincre. Il connaît les tenants et les aboutissants de l'Equipe nationale. C'est à lui de choisir, pas à moi». Attal sera-t-il dans le groupe pour la CAN ? Sans hésiter «Oui». Et Mahrez qui ne donne pas ces derniers temps, pensez-vous faire tourner votre équipe autour de lui ? «Non, je ne tourne l'équipe autour de personne. Je construis une équipe autour d'elle-même. Il est vrai qu'il reste un joueur indispensable pour moi, il a démontré ses qualités de jeu. Je suis sûr qu'il pourra surmonter ce défit... Durant la saison, je crois qu'il est à peu prés, à 42 matchs. Il a suffisamment joué pour moi, peut-être pas assez pour lui.» Enfin, pour terminer, on évoque le cas des deux gardiens de buts, celui de Rais M'Bolhi et de Alexandre, «les deux sont importants pour moi», résume-t-il.