Depuis plusieurs semaines, les pouvoirs publics annoncent des décisions politiquement aléatoires et qui ne correspondent pas aux besoins du moment. La fermeture définitive samedi dernier du marché du véhicules d'occasions de Tidjelabine, à Boumerdes, décidée jeudi dernier par le wali de ladite wilaya, n'était qu'une dérive de plus. C'était un carrefour d'échange, de vente et d'achat de véhicules côtoyé par tout le monde, quelle que soit sa capacité financière. En fermant ce négoce qui existe depuis plusieurs années et mêmes décennies, les pouvoirs publics se sont attirés les foudres des habitués de cet endroit. La majorité des réactions étaient contre cette décision qui faciliter, tant bien que mal, le contact entre les acheteurs et les revendeurs qui vivent de ce commerce. C'était le plus grand marché hebdomadaire de véhicules d'occasions, connu sous le nom de « marché de Tidjelabine » qui s'ouvre au grand public chaque samedi. Un commerce informel que le gouvernement ignoré depuis des décennies et voilà que sur un coup de tête décide de se saisir de cette surface dans l'objectif de lutter contre l'informel et la spéculation. Ce n'est qu'une partie infime du fléau du commerce illicite qui gangrène le marché algérien. Cette décision aura un impact direct sur les prix du véhicule d'occasion qui doivent s'adapter à une nouvelle logique et conjoncture. Avec la suspension de l'activité de certains concessionnaires qui selon certaines personnes ont la main basse sur les prix du marché d'occasion, les prix connaîtront un certain recul, en absence d'intermédiaire entre acheteur et vendeur. De plus que le temps est inopportun pour restructurer le marché informel destiné au grand public. La priorité et de réformer le secteur et réguler l'activité avant de s'en prendre à cette surface commerciale, bien qu'elle soit contestée par certaines personnes. Les automobilistes et voyageurs qui empruntent régulièrement l'autoroute Alger-Tizi-Ouzou et qui se retrouvent immobilisés pendant des heures en raison des embouteillages provoqués par les stationnements anarchiques à proximité du marché. L'un des prétextes avancés par le wali de Boumerdes qui a enjoint mercredi dernier aux services de la mairie de Tidjelabine de procéder à la fermeture de ce marché, samedi dernier, le 22 juin 2019. « L'assemblée populaire communale de la commune de Tidjelabine informe l'ensemble des citoyens qui viennent au marché hebdomadaire de véhicules que le marché de véhicules sera fermé à partir du samedi 22 juin 2019 », a-t-on relevé de l'avis diffusé par l'APC de Tidjelabine. L'objectif de cette fermeture est de légaliser ce commerce porteur et ainsi contrôler les flux financiers qui ont découlent de cette activité. C'est une plaque tournante de la vente du véhicule à revenus non négligeables dont souhaite tirer profit les responsables de cette localité ont émis un avis de location aux enchères pour ce marché avec un prix de départ fixé à 168.350.000 dinars. Une information relayée par plusieurs médias locaux. Interrogé par les médias sur les raisons et les motivations de la fermeture de cette surface commerciale, le ministre du Commerce, Said Djellab, dit ne pas être informé de cette décision. « Il s'agit d'une décision du wali, et cela relevait exclusivement de ses compétences », a-t-il précisé, sans aller dans le détail. D'autre part et concernant, l'avancement du dossier du retour des autorisations d'importer les véhicules d'occasion de moins de trois ans d'âge, le ministre a affirmé que « était toujours en phase d'étude par le groupe de travail interministériel qui s'en occupe ». Une fois de plus, la même question taraude les esprits quant à l'impact d'une tel décision sur les prix du véhicule, notamment, assemblé localement. Sachant que ce dernier était commercialisé à des montants excessivement surélevés par rapport à la valeur réelle du véhicule. Depuis plusieurs semaines, le secteur de l'automobile est en tourmente et exposé de plus en plus aux spéculations.