Les prix des véhicules d'occasion au niveau du marché de Tidjellabine ont connu une certaine stagnation, mais restent assez élevés. En dépit de la campagne de boycott «laisse-là rouiller !», lancée sur les réseaux sociaux au début de l'année 2018 qui a, à son lancement, réussi à faire pression sur les prix de voitures assemblées en Algérie, vendues notamment au marché parallèle, les prix ont connu une baisse sensible allant de 10 millions de centimes à 25 millions de centimes pour certaines gammes. Une réduction qui n'a pas duré longtemps, puisque comme il a été constaté au niveau des marchés d'occasion, notamment à Tidjellabine, dans la wilaya de Boumerdès, les véhicules de certaines marques restent hors de portée. Il est vrai que ce marché connaît une stagnation depuis quelque temps ; certains modèles sont même vendus plus cher que dans les showrooms des concessionnaires des constructeurs installés en Algérie. C'est le cas notamment de la Hyundai I10 et de la Dacia Stepway, dont les modèles 2018 sont négociés sur les marchés d'occasion à des prix plus élevés que ceux des constructeurs. Selon une vidéo postée hier matin, sur la page Facebook Aswakinfo-DZ, un site spécialisé dans le domaine de la vente de véhicule, les raisons de cette hausse des prix reviennent d'abord au «manque de disponibilité et des délais de livraison qui restent encore longs, notamment pour les voitures Renault et Dacia». «Les gens sont pressés d'acquérir une voiture et ne peuvent pas attendre plus de deux mois», a-t-on expliqué. Mais globalement parlant, les prix des véhicules de moyenne gamme ont connu un léger recul, puisque l'offre est plus conséquente que la demande. C'est le cas notamment des véhicules Ibiza et Picanto. Alors que les autres marques de valeur moyennant les 100 millions restent stables car la demande reste importante. Par contre, les VW Golf ont connu une légère baisse. «Une Golf 5 de l'année 2012 a été proposée à la vente ce matin, (hier ndlr) à 120 millions», a-t-on observé de même source. Quant à la haute gamme, le constat est autre, les ventes sont carrément à l'arrêt. «Ces véhicules sont excessivement chers par rapport à la réalité du marché», nous expliquera encore Aswakinfo. Les vendeurs eux, affirment que les prix ont connu une véritable baisse. «Les voitures à essence ont également baissé. Elles ont perdu de leur valeur de 10 à 15 millions de centimes, contrairement au diesel qui sont restées stables», ont-ils indiqué. «La Symbol que j'ai achetée le mois de février à 150 millions de centimes, je viens de la vendre à 127», a affirmé l'un des vendeurs du marché de Tidjelabine. Un autre estime que la hausse des prix de l'essence a impacté sur la demande, d'où la baisse des prix des véhicules roulant avec ce carburant. Les acheteurs pour leur part trouvent que les prix proposés dans ce marché d'occasion restent exorbitants, puisque selon eux, il s'agit d'un marché qui échappe à tout contrôle. «Ce marché reste lucratif pour beaucoup de spéculateurs, qui avec je ne sais quels moyens, peuvent acheter plusieurs véhicules du même type, assemblés localement, pour les revendre bien plus cher», a-t-on déploré. Selon certains observateurs, le marché de véhicules d'occasion est monopolisé par un cercle fermé qui fait la pluie et le beau temps dans ce secteur que les pouvoirs publics n'arrivent toujours pas à gérer.